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Les 3 conditions de Ghannouchi pour la démission du gouvernement


Les 3 conditions de Ghannouchi pour la démission du gouvernement

Tunis – Alors que la Tunisie est plongée dans une délicate phase de transition politique, Rached Ghannouchi, chef du parti islamiste au pouvoir, assure qu’il est attaché à la démocratie. « Le gouvernement démissionnera une fois la Constitution adoptée, les instances électorales mises en place et une fois que nous nous serons entendus sur le nouveau chef du gouvernement », annonce Rached Ghannouchi. Rached Ghannouchi, 72 ans, dirige le parti islamiste Ennahda, au pouvoir en Tunisie depuis deux ans.

Certains vous accusent de faire durer la crise institutionnelle tunisienne. Que répondez-vous ?

R.G: Ces difficultés ne sont pas de notre ressort. Nos adversaires temporisent parce qu’ils ne veulent pas que nous réussissions cette transition. Mais le dialogue national va reprendre dans les prochains jours. Le gouvernement actuel démissionnera une fois la Constitution adoptée, les instances électorales indépendantes mises en place et une fois que nous nous serons entendus sur le nouveau chef du gouvernement.

Diriez-vous, comme le président Marzouki, que les difficultés viennent des anciens du régime de Ben Ali ?

Ce qui est clair, c’est qu’il y a des partis, sans lien avec l’ancien régime, qui ne jouent pas le jeu. Faute de confiance face aux électeurs, ils ne souhaitent pas la tenue d’élections au plus vite et tentent de bloquer la situation. Or, il faut que les élections se déroulent dans six mois.

Vous ne redoutez pas que votre parti, Ennahda, perde sa majorité ?

Nous demeurons la force politique la plus populaire et la mieux organisée du pays. Ennahda est en tête dans les sondages. Nous serons toujours en force.

Les mosquées sont ouvertes et les bars aussi

Voulez-vous oui ou non instaurer la charia ?

La Tunisie ne s’est pas islamisée avec notre arrivée, c’est un pays musulman. Quand les salafistes ont réclamé l’application de la charia, nous nous y sommes opposés. La notion de charia est une notion controversée, alors que l’islam est un socle commun, accepté par tous. La Constitution se fonde sur ce socle commun.Nous ne sommes pas pour l’application de la charia, je le répète.

Pourtant des associations de femmes disent craindre votre programme…

Si les femmes tunisiennes, dans leur majorité, étaient opposées à notre mouvement, nous n’aurions pas gagné les élections. Car il y a plus de femmes que d’hommes parmi les électeurs tunisiens. En Occident, le discours à notre égard est erroné, peut-être lié à un certain sentiment islamophobe. En outre, nos adversaires tunisiens surfent sur cette vague, forçant le trait pour faire peur à l’Occident et plus encore aux femmes. Ce n’est pas raisonnable.

Les Européens n’ont pas à craindre de débordements ?

Certains ont cru que l’arrivée d’un mouvement islamiste au pouvoir serait synonyme d’un coût d’arrêt du partenariat avec l’Europe. Il n’en a rien été. Ils ont cru aussi qu’Ennahda allait changer le mode de vie des Tunisiens, nous démontrons l’inverse depuis deux ans. Les Tunisiens restent ouverts au monde, les femmes s’habillent comme elles veulent. Les mosquées sont ouvertes et les bars aussi. Il n’y a pas de tentation salafiste. Nous n’avons pas changé le Code de la famille ni touché aux acquis de la femme, tels qu’ils datent de la Constitution mise en place sous Bourguiba. Nous n’avons aucune intention de les changer.

Il y a un sentiment d’insécurité dans les rues de Tunis et une tentative d’attentat a eu lieu sur le site touristique de Sousse. Comment réagissez-vous ?

Il y a beaucoup d’exagération dans la presse française. Aucun touriste n’a été agressé, ni mal accueilli. Le ministère du Tourisme enregistre une légère augmentation par rapport à l’an dernier. Regardez le nombre de touristes anglais, russes, il est en augmentation !

Qu’attendez-vous de la France ?

Qu’elle participe et contribue de manière significative à la réussite de notre transition démocratique. Nous sommes déjà ravis du soutien du gouvernement français. Et la visite à Tunis du président Hollande a confirmé cela. Il a dit, contrairement à d’autres, que la démocratie et l’islamétaient compatibles. Nous attendons que des entreprises prennent le risque d’investir dans notre démocratie et pas dans la dictature.

Propos recueillis par RAHIM BELLEM

8 commentaires sur “Les 3 conditions de Ghannouchi pour la démission du gouvernement

  1. Ghannouchi est connu pour ses prises de position ambigu, il joue sur tous les tableaux du moment que cela serve ses intérêts.
    Et il est belliqueux, violent quand la situation lui échappe.
    Pour rappel; les derniers événements en Tunisie sont tous approuvés par Ghanouchi lui même, surement par des hommes de pailles servant de relais pour sa politique de la terre brûlé. Zitoun, Chourou, Jaziri, Ellouze, BenSalem, Ben Hassen sont des intermédiaires.
    Derrière tout événement tragique, il y avait une figure, les appels aux crimes de personnalités, c’est ellouze, Ben hassen, Chourou, les médias c’est Zitoun, les LPR c’est aussi ce Zitoun, sans oublier les opportunistes du moment Abbou et compagnie. Et pour couronner le tout on nous impose des prédicateurs étrangers souillant notre sol et polluant notre identité.

    Ghannouchi n’a rien d’un homme d’état. Il est loin d’en avoir les capacités et les compétences.

    • ENNADHA recrute peut -etre chez des femmes tunisiennes victimes du syndrome de stockholm intergenerationnel face au mâle mulsuman ou remplies de peur et de haine devant des prostitutées ou d être abandonnées par son mari..?.et qui pensent que ce parti islamiste les aideront.. à être maître de leur vie de leur corps de leur bonheur et de leurs émotions?
      Aucune confiance en ce président modèle de Erdogan.. quecles militaires démocrates éclairés cet justes reviennent !!!

  2. Monsieur Gannouchie de rattrape pas une gouvernement qui a mis en place lui même mais comme un chef d Etat politique ne rassemble pas les difficulté dans une difficulté démocratique car si la politique ouvre la porte de discussion une politique outre que l autre politique geo- sociale va confondre l avancement d Etat vers le court chemin de la reussite dont si se se prend pas le temps va conversive une amalgamation sociale son terme de conflit est le terrorisme

  3. Pourquoi vous croire et pas lui? Au moins il est moins arrogant que ses opposants.

    • Cher Monsieur, Croyez qui vous voulez, ce que publie ce site n’a pas pour objectif de discréditer tel ou de créditer tel autre, c un site d’information et de débat et si vous avez envie de publier un texte vous verrez que nous sommes très accueillants!

  4. Bonjour,
    Quoi qu’ils disent, les islamistes resteront toujours « suspects » aux yeux de certains. Continuer à les diaboliser ne rendra service ni à la Tunisie, ni à cette « gauche » décevante, dont les relations contre nature sont, hélas, le seul « éclat ». Ce dont aurait besoin la classe politique tunisienne, toutes tendances confondues, c’est d’un auto regard, d’une auto critique. La politique du blanchiment des uns et du noircissement des autres est d’un manchéisme qui, à moyen terme, ne peut être que destructeur. Et comme d’hab, c’est le petit peuple qui trinquera, celui-là même qui a FAIT la « révolution », qui a permis qu’il y ait islamistes et opposition, lesquels, comme pour l’en remercier, l’ont très vite et très tôt congédié…

    • Bonjour et merci de votre visite. Tout à fait d’accord sur ce « dont aurait besoin la classe politique tunisienne » selon vous et nous sommes contre la diabolisation de quiconque et pour que tous, sans exception, se fassent un peu plus modestes. Personne n’a la solution miracle aux problèmes du pays. L’ambiance actuelle a eu un seul résultat pour l’instant: discrédit du personnel politique et même de la politique tout court.
      Merci

      • Bonjour,
        Merci à vous. Oui, vous avez raison de dire qu’ils devraient se faire un peu plus modestes, d’autant qu’ils n’avaient en aucune manière participé directement au déclenchement du mouvement, même si certains parmi eux, militants islamistes et de gauche, avaient rêvé de cette « révolution ». La plus grosse erreur que ces derniers avaient commise , c’était, une fois le soulèvement en marche, de négliger de construire un lien entre leurs propres idéaux et les idéaux de ceux qui avaient réellement et spontanément déclenché le mouvement, et que l’on pourrait appeler les « subalternes » ou les « indigènes », termes qui n’ont rien de péjoratif ici, bien au contraire. De fait, et mûs par une détestable volonté de puissance, ils avaient très vite cherché à les marginaliser et à les « représenter » . Et c’est dans cette « représentation » sans lien entre les désirs des uns et des autres que réside l’échec de la « révolution ». D’où la nécessité de la modestie, comme vous dites, et d’un travail autocritique que nous devrion tous exiger de cette nouvelle « classe politique ».

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