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Saddam Hussein au combat: Le témoignage de son garde corps


Saddam Hussein au combat: Le témoignage de son garde corps

Selon un membre de la garde rapprochée de Saddam Hussein, le président défunt avait participé personnellement aux combats contre les forces américaines après la chute de Bagdad le 9 avril 2003 et n’avait pas fui sa capitale comme certains l’avaient prétendu.

Ce garde de corps, présent aux côtés de son chef durant les heures qui ont précédé l’occupation de Bagdad, a donné au journal londonien arabe Al Kuds Al arabi, des détails sur les heures qui ont précédé cette occupation et qui sont demeurés inconnus jusqu’ici.

Alquds Al Arabi : 09/04/07
Le garde de corps, qui a préféré garder l’anonymat et a donné juste les initiales de son nom (S.H), raconte :

« Le matin du 9 avril 2003, j’étais avec le président, le vice-président de la République, Taha Yacine Ramadhan et une trentaine de membres de la garde présidentielle, dans la zone Al Yarmouk, proche de l’aéroport international de Bagdad. Le président a rencontré un colonel de l’armée, qui avait près de 300 militaires sous ses ordres et qui lui a rendu compte de la nouvelle situation à Bagdad. Le président a alors décidé de diviser cette petite armée en 3 unités : la première sous son commandement personnel, la seconde sous le commandement de Taha Yacine et la troisième sous celle du colonel et décida de faire attirer un convoi de l’armée américaine dans une avenue pour pouvoir l’attaquer.

Le président se mit d’accord avec le colonel pour s’engager dans la guérilla, lui enjoignant d’ordonner à ses militaires de se débarrasser de leurs tenues militaires pour leur faciliter la tâche. Des contacts ont été pris sur le champ avec une unité de renseignements agissant sur le terrain afin qu’elle facilite le déplacement au ministère de l’information. Mais la route était coupée dans la zone d’El Kerrada, vers la fin de l’avenue Saâdoun. Le président fit alors cette réflexion : « les américains veulent instrumentaliser les médias pour leur propagande sur l’occupation de Bagdad ».

« A un certain moment et sans demander l’avis de quiconque, le président déclara qu’il voulait aller au ministère des affaires étrangères, du côté du garage Al Allaoui, pour diffuser un communiqué. Nous avons tous intervenu pour l’en dissuader. Il demanda alors à enregistrer un message dans lequel il appela les irakiens à résister « la résistance étant le seul moyen de mettre fin à l’occupation ». La cassette a été envoyée à la radio, par l’intermédiaire d’un ingénieur qui nous accompagnait. Un officier de renseignements réceptionna la cassette à la porte de la radio, mais cette dernière ayant été attaquée entre temps, seule une minute a été diffusée. La plupart des irakiens n’avaient pas compris la teneur du message ».

Entre temps, un responsable du parti, dans la zone de Al-adhamia et Athifia est venu informer le président Saddam Hussein, que les habitants de ces deux quartiers voulaient le rencontrer. Il accepta et monta aussitôt dans une petite voiture de marque Bouton, suivi d’un certain nombre de gardes de corps. Il ordonna aux autres de porter leur concours aux services de police dans les bouchons qui étranglaient la plupart des avenues de Bagdad et de le rejoindre à 18 heures à la mosquée Abou Hanifa Annouâmane.

« Arrivé à Al-adhamia, du côté de Rousafa, le président a été reçu par les acclamations de centaines de gens qui criaient des slogans hostiles à l’Amérique et à Bush. A ce moment, je l’informais que sa statue à la place Alfardaous a été renversée. Il ria beaucoup et me dit : «  ne t’en fais pas, aujourd’hui Bush a annoncé son suicide sur la terre d’Irak ». Puis il me demanda de ramener n’importe quelle caméra et de le photographier dans la foule, puis d’apporter la cassette à n’importe quelle chaîne satellitaire qui ne réside pas à l’hôtel Palestine. Un homme ramena une caméra et filma la manifestation. Je lui demandais alors d’envoyer la cassette à n’importe quelle chaîne arabe. Elle fut envoyée à la chaîne de Abou Dhabi, mais sa diffusion a été tardive ».

Et le témoin S.H, d’ajouter « le président n’a pas quitté Bagdad comme certains ont en fait courir la rumeur. Il y est resté et y a combattu avec une quarantaine de membres de sa garde rapprochée et une trentaine de membres des services secrets et des fidayîn de Saddam et ont pris leur quartier général à la mosquée Abou Hanifa.

Une fois, il s’est réuni avec trois commandants de divisons de la garde républicaine dans la maison d’un des dirigeants. Il leur ordonna d’envoyer leurs officiers dans leurs villes respectives afin d’y constituer des groupes de résistance et de revenir à Bagdad avec des hommes.

L’un des souvenirs les plus pénibles du président c’était lorsqu’il aperçut un blindé américain en position, aux abords de la statue de Al Mansour, dans le quartier du même nom.

Un jour, le président reçut un message d’un chef de l’armée à Ramadi, l’informant qu’il avait rencontré les chefs de tribus de la région et qu’ils étaient prêts à aller à Bagdad. Il lui conseilla de patienter.

Des officiers de la garde républicaine à Bassora l’informèrent aussi qu’il y avait des poches de résistance. Vingt jours après l’occupation de Bagdad, le président fit une tournée d’inspection, parcourant El Hella, puis Fallouja, Samarra, Tekrit et Mossoul ».

Traduit de l’arabe par Ahmed Manai : http://www.tunisitri.net/

http://www.alquds.co.uk/index.asp?fname=today\08z27.htm&storytitle/

 

3 commentaires sur “Saddam Hussein au combat: Le témoignage de son garde corps

  1. Merci, Shukrann Ya Si Ahmed, de cette traduction, aussi brève soit-elle. À la lecture, je me revois à ce moment précis à Bagdad, mais hors du cercle présidentiel immédiat, et témoin de la situation générale dans la volonté de chacun de s’adapter pour le long terme, au milieu de rumeurs les plus diverses, dans le contexte de pillage encouragé par les occupants militaires et des premiers attentats à la bombe visant les GIs, et sans connaissance directe des actions précises des dirigeants du régime renversé par l’occupation états-unienne…
    C’est d’ailleurs ce même 9 avril 2003 que les GIs ont détruit la statue de Saddam Hussein Place Firdaus, devant l’hôtel Palestine, où s’étaient réfugiés la plupart des journalistes occidentaux à Bagdad – terrorisés par les tirs de chars US qui firent des morts et blessés parmi eux la veille.
    J’étais dans le petit hôtel Al Fanar, derrière le Palestine, et j’ai été témoin de la destruction de la statue par un véhicule blindé US et des soldats US – en présence d’un autobus d’Irakiens venus d’on ne sait où, mais qui n’étaient pas du qiartier (de Karrada Dakhil), et qui ont applaudi, dansé et distribué de fleurs aux GIs pour les besoins des images TV qui firent aussitôt le tour du monde pour étayer la narration US: « Le peuple Irakien reçoit les GIs comme des libérateurs… »
    Le lendemain, j’écrivais un long article de 1400 mots pour mon journal, La Presse, de Montreal, pour dire, essentiellement: « L’euphorie passée, la vraie guerre commence ». Mais les images de la veille à la télé eurent un effet tel sur mes propres patrons qu’ils choisirent de croire les télés et de massacrèr mon texte, le ramenant à 350 mots, me faisant dire le contraire de ce que j’y disais, et le publiant quand meme AVEC ma signature…

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