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Commandant Mohamed Ahmed: L’ Armée face au terrorisme 1/2


 

IMG_5693-1L’Armée face au terrorisme

Mémoire présenté par le Commandant Mohamed Ahmed au concours d’accès aux Ecoles Supérieures de Guerre en 1986.

Actuellement Lieutenant Colonel à la retraite

Contact : medahmed482002@yahoo.fr

L’étude présente vise en premier lieu à définir le phénomène du terrorisme, à en saisir les tenants et les aboutissants et à en connaitre les mécanismes et les limites. Elle traitera ensuite de la réponse de l’Armée à cette menace, tant au plan de la prévention qu’à celui de l’action contre-terroriste proprement dite.

L’Armée face au terrorisme: 1/2

Mémoire présenté par le Commandant Mohamed Ahmed

Au concours d’accès aux Ecoles Supérieures de Guerre en 1986.

Actuellement Lieutenant Colonel à la retraite

Contact : medahmed482002@yahoo.fr

L’étude présente vise en premier lieu à définir le phénomène du terrorisme, à en saisir les tenants et les aboutissants et à en connaitre les mécanismes et les limites. Elle traitera ensuite de la réponse de l’Armée à cette menace, tant au plan de la prévention qu’à celui de l’action contre-terroriste proprement dite.

SOMMAIRE
Introduction
Chapitre Premier
LE PHENOMENE DU TERRORISME
1.1 Environnement international …………………………………………………… 04
1.2 Historique………………………………………………………………………. .05
1.3 .Définition…………………………………………………………………..…….06
1.4 Classification………………………………………………………………..…..  .07
1.5 Objectifs du terrorisme…………………………………………………………..08
1.6 Phases d’un incident terroriste………………………………………………  .09
1.7 Tactique ou stratégie ? ………………………………………..……….…………11
1.8 Techniques terroristes……………………………………………………………12
1.9 Statistiques………………………………………………………………..……… 15
20. Caractéristique des groupes terroristes…………….……………………….     17
21. Le terrorisme d’état………………………………………………………………  20
22. Y aurait-il un terrorisme interne ?…………………………………………………………             21
Chapitre Deuxième
UNE REPONSE DE L’ARMEE
21. Expériences de certains étrangers………………………………………….……22
22. La réponse du Ministère de l’intérieur…………………………………………..…. 25
23. Une réponse possible de l’Armée…………………………………………….…. 26
231. L’Armée est-elle prête à donner une réponse adéquate au terrorisme ?………………………………………………………………………………………. ..27
232. Que fau-il faire ?………………………………………………………………………………….                 34
233. La prévention………………………………………………………………….        36
234. L’Action contre-terroriste………………………………………………….…       37
24. Problèmes de coordination……………………………………………………..…38
Conclusion
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
A- Exemples de systèmes électroniques de protection péri-métrique………..…46
B- Exemple de système de surveillance par caméras …………………….………    48

Le 06 Décembre 1986, vers quatre heures du matin, un centre de transmissions de l’Armée a été investi par un groupe de terroristes dont on ignore l’identité et le nombre. Après avoir neutralisé les gardes, le groupes s’est introduit dans l’enceinte, pourtant bien gardée, et a prix en otage les militaires du centre. Les assaillants ont également pris possession des principales installations
Aussitôt averti, le commandement fait face à la crise et tente de la contenir. Comme l’armée affronte pour la première fois ce type de situation, on est en est en droit de se poser des questions :
– Comment le commandement militaire envisage-il-la résolution du problème ?
– Va-t-on négocier ou va-t-on à l’assaut ?
– Dispose-t-on d’unité spécialement entrainée aux actions contre terroristes ?
Autant de questions se posent et s’imposent dans une pareille situation de crise. Il est évident que quelque soit la bonne volonté du commandement militaire, il y aurait une part certaine d’improvisation dans son action.
Bien que ce scénario semble quelque peu alarmiste, il est impérieux à notre sens de poser aujourd’hui le problème du terrorisme. D’ailleurs les tentatives de déstabilisation entreprises par la Libye à l’encontre de notre pays ne cessent de se multiplier depuis 1975. En effet, en Janvier 1980 une attaque armée a visé la ville minière de Gafsa et au mois d’aout 1985, un réseau de terroristes libyens a été découvert et démantelé avant de passer à l’action . Au mois de Septembre de la même année, une campagne de lettres piégée a été lancée par des agents libyens travaillant sous la couverture diplomatique.
Ainsi, cette nouvelle menace qu’est le terrorisme constitue désormais un danger pour nos institutions. Parmi celles-ci, l’Armée représente le principal attribut de souveraineté de l’état et de ce fait elle pourrait constituer une cible de choix.
La menace terroriste est devenue aujourd’hui réelle et multiforme ; cela implique de la part de notre Armée une réelle préparation dans les domaines de la prévention et de la lutte contre-terroriste.
Une telle préparation devait lui permette :
– d’éviter l’improvisation, parfois lourde de conséquences ;
– de répondre d’une manière adéquate à toute surprise afin de préserver son prestige et celui de l’Etat dont elle incarne la souveraineté.
Car la capacité d’un Etat à maitriser aujourd’hui un épisode terroriste est au-delà des considérations de maintien de l’ordre, un test international important.
L’étude présente vise en premier lieu à définir le phénomène du terrorisme, à en saisir les tenants et les aboutissants et à en connaitre les mécanismes et les limites. Elle traitera ensuite de la réponse de l’Armée à cette menace, tant au plan de la prévention qu’à celui de l’action contre-terroriste proprement dite.

LE PHENOMENE DU TERRORISME
1.1 Environnement international
Selon le rapport de l’Assemblée de l’Atlantique Nord : « le nombre des attentats terroristes dans le monde va augmenter et ces attentas deviendront de plus en plus meurtriers »
La menace terroriste est aujourd’hui en passe d’être prise très au sérieux par la plupart des Etats du monde, en raison de la prolifération des groupes terroristes tant à l’échelle nationale qu’internationale.
Le développement sans précédent des médias a contribué dans une large mesure à encourager ces groupes à entreprendre des mesures spectaculaires. Ces médias notamment audiovisuels sont devenus d’une importance considérable pour les organisations terroristes dans la mesure où ils répercutent systématiquement leurs actions et contribuent à faire connaitre leurs causes.
Ainsi le développement des moyens de communication n’a-t-il pas facilité la création de réseaux clandestins de terrorisme international?
Selon les statistiques disponibles l’Europe occidentale, l’Amérique Latine, le Moyen Orient et l’Afrique du Nord sont les régions du monde les plus affectées par le terrorisme. « Quant aux mouvements et aux groupes qui pratiquent le terrorisme transétatique (de même que les Etats qui utilisent les méthodes de type terroriste) ils se situent presque tous à proximité de l’Europe Occidentale, en gros en Méditerranée Orientale » . Cette même Méditerranée Orientale a été le théâtre d’actions terroristes spectaculaires et particulièrement meurtrières qui ont marqué la fin de l’Année 1985 .
Et comme dans ces actions terroristes l’implication du régime libyen a été établie, le gouvernement Américain a lancé l’opération « Prairie Fire » en Avril 1986 dans le but de mettre un terme au terrorisme d’’état, en déstabilisant le régime révolutionnaire e de TRIPOLI.
La Tunisie qui occupe une position centrale en Méditerranée n’est pas à l’abri des influences de cet environnement.
1.2 Historique
Le terme terrorisme a ses origines politiques dans l’expression « Règne de la terreur» qui remonte à la période de la révolution Française durant laquelle Robespierre exerça la terreur contre les ennemis de la révolution.
Même si le terme terrorisme est relativement récent, le phénomène auquel il se réfère est ancien. Selon Paul WILKINSON : « les premiers terroristes, ce sont les zélotes juifs s’attaquant à l’Empire Romain. Ils empoisonnaient les réserves d’eau, ils assassinaient les nobles juifs qui collaboraient avec les Romains ».
Au 19éme siècle, le terrorisme a été largement utilisé par les mouvements révolutionnaires Russes. Le plus connu de tous les mouvements terroristes de l’époque fut le Narodnaya Volya qui organisa une campagne terroriste contre les autorités Tsaristes entre Janvier 1878 et Mars 1881.
Le terrorisme et le sabotage ont été souvent utilisés au cours de la seconde Guerre Mondiale. Avant celle-ci, en 1938, les organisations clandestines sionistes de l’Irgoun et de Stern ont vu le jour en Palestine. Durant la révolte arabe de 1938 – 1939 le groupe STERN lançait des bombes sur des autobus arabes, des marchés …etc.
L’Irgoun s’attaquait plus particulièrement aux installations militaires et administratives britanniques ; le 22 Juillet 1946, il réussissait l’attentat de l’Hôtel King David à Jérusalem où se trouvait « l’Etat-major Britannique ».
De nos jour, on assiste à une prolifération de mouvements, groupes et groupuscules utilisant le terrorisme comme forme spectaculaire de guerre psychologique. De même que certains Etats l’utilisent comme moyen de coercition à l’égard d’autres Etats.
1.3 Définition
La définition du terrorisme n’a guère fait l’objet d’un consensus de la part des auteurs d’ouvrages de référence. Ce qui est décrit comme acte terroriste par les uns est considéré par d’autres comme acte d’héroïsme, de politique étrangère ou simplement de justice.
– Selon Raymond ARON :
« Une action violente est dénommée terroriste lorsque ses effets psychologiques sont hors de proportion avec ses résultats purement physiques ».
– Pour T.P THORNTON :
« Le terrorisme est l’emploi de la terreur comme acte symbolique destiné à influencer le comportement politique par des moyens extraordinaires entrainant l’usage ou la menace d’usage de violence ».
– Dans l’Armée Américaine :
« Le terrorisme est l’emploi calculé de la violence ou la menace d’emploi de la violence pour atteindre des objectifs politiques, religieux ou idéologiques par l’exercice de la peur, l’usage de l’intimidation ou la coercition »
– Dans le livre de GRANT WARDLAW « Political Terrorism » :
On peut lire : « un homme terroriste est un autre combattant de la liberté ».
– Selon Carlos MARIGHELLA, révolutionnaire Brésilien et théoricien de la guérilla urbaine :
« Le terrorisme est une arme que le révolutionnaire ne doit jamais négliger …. C’est une action de guérilla urbaine qui doit être exécutée avec le plus grand sang froid, calme et décision… ».
– Lors d’un meeting à l’assemblée Générale de l’ONU, en Septembre 1972 un groupe d’Etats non-alignés définit le terrorisme comme : « acte de violence et de répression commis par des régimes colonialistes , racistes et étrangers à l’égard des peuples en lutte pour leur libération »
Il y a lieu de souligner que dans notre lutte pour la conquête de l’indépendance, nos combattants ou Fellagas ont mené des actions de résistance qui ont été qualifiées de « terroristes » dans les journaux français de l’époque.

Nous considérons essentiel d’établir une nette distinction entre une action de résistance pure visant l’indépendance d’un peuple et une action terroriste visant la déstabilisation politique d’un Etat souverain dans les limites reconnues de son territoire.
1.4 Classification
14.1 – Mouvements et groupes terroristes
On peut grouper les terroristes, en fonction de leurs motivations, en trois catégories distinctes:
a) les militants – fanatiques :
Il s’agit d’individus ou groupes terroristes agissant par conviction politique, idéologique ou religieuse.
b) Les criminels
Ce sont les individus ou les groupes qui commettent des actes terroristes pour les raisons plutôt personnelles que politiques ou religieuses.
c) Les fous:
Ce sont les malades mentaux qui commettent des actes terroristes pendant les périodes de trouble psychique.
14.2- Le terrorisme d’’Etat ou paraétatique :
C’est une forme de terrorisme politique qui provoque généralement plus de victimes que le terrorisme publicitaire. Il s’exerce :
– Soit à l’intérieur (souvent en masse) comme celui des Escadrons de la mort au Brésil entre 1967 et 1973, ou celui des organisations d’extrême droite au Guatemala au début des années quatre vingt.
– soit à l’extérieur, par le biais d’agents ou de commandos.
Ce type de terrorisme est utilisé comme moyen d’une diplomatie coercitive par des états tels que la Libye, Israël, l’Iran … etc. Le terrorisme contemporain peut également être classé en fonction de ses dimensions géographiques : terrorisme local ou national, terrorisme trans-étatique et terrorisme international .
Nous traitons ici, exclusivement, du terrorisme à caractère politique, idéologique ou religieux qu’il soit l’œuvre de mouvements, de groupes ou d’Etats.
1.5 Objectifs du terrorisme :
Les objectifs visés à travers l’acte terroriste peuvent être immédiats ou lointains.
a) Objectif immédiats :
– Obtenir la reconnaissance et gagner le maximum de publicité pour une cause
– Provoquer la répression qui entraine le mécontentement populaire ;
– Harceler, affaiblir et embarrasser le gouvernement, l’Armée et les autres forces de sûreté ;
– Démontrer l’incapacité d’un gouvernement à protéger les citoyens ;
– Rompre ou détruire les moyens de communication ;
– Décourager les investissements et les programmes d’assistance des gouvernements étrangers ;
– Influencer les élections ;
– Libérer des prisonniers ;
– Paralyser l’économie en s’attaquant aux cibles de nature industrielle, financière et touristique …

b) Objectif lointains :
– Provoquer un changement du régime par la révolution, la guerre civile, ou la guerre entre nations ;
– Influencer le processus de décisions politiques locales, nationales ou internationales ;
– Obtenir la reconnaissance politique en tant que représentant légal d’une communauté ethnique ou nationale ;
L’action terroriste peu viser plusieurs objectifs à la fois, au delà de son effet immédiat qui est l’instauration de la peur. La réalisation de ces objectifs dépend étroitement de la précision et de la rapidité avec lesquelles les terroristes mènent leurs actions.

1.6 Phase d’un incident terroriste
Le diagramme ci-dessous montre les cinq phases possibles d’une action terroriste, à savoir :
1. Phase de pré- action
2. Phase de déclenchement
3. Phase de négociation
4. Phase de tension
5. Phase d’après- action

. Planning . Mouvement vers l’objectif . Peut suivre la phase . Regroupement
. Reconnaissance . Déclenchement de l’attaque de déclenchement . Critique
. Répétition . Fin d’incident . Peut durer des semaines . Leçons tirées
ou des mois

1. Phase de pré-action :
Cette phase de planification est la plus critique, car elle permet de collecter les renseignements et de préparer la logistique. Durant cette phase la discrétion et le secret sont de rigueur.
2. Phase de déclanchement :
Elle constitue le point de non retour, durant laquelle le terroriste n’a pas de contrôle absolu sur les évènements qui peuvent suivre.
3. Phase de négociation
Elle n’a lieu que lorsque des objets négociables ont été saisis et qu’il y a compromis possible entre les terroristes et les autorités. Cette phase est importante à cause de l’action des médiats dans la publicité à donner à la cause des terroristes.
4. Phase de tension
Elle peut suivre immédiatement la phase de déclenchent (cas d’une bombe) ou peut durer longtemps (cas de prise d’otages). Elle marque la fin de l’incident.

5. Phase d’après-action:
Elle est comme la phase de pré-action très importante pour les terroristes
C’est la phase d’autocritique ; elle peut fournir des enseignements de
valeur pour les opérations ultérieures.
Durant les quatre premières phases de l’action terroriste, un processus de communication et d’interaction s’établit ente les trois acteurs que sont : le terroriste, la victime et le gouvernement.
Le diagramme ci-dessous représente ce processus dans lequel le terroriste est sujet, la victime est médium et le gouvernement est objet.

Les demandes des terrorises sont variées : Diffusez nos demandes ! Relâchez nos prisonniers ! Reconnaissez-nous !… etc.
Il est à souligner que la victime constitue rarement la cible. En effet, la cible réelle est le public. En exerçant ou en menaçant d’user la violence sur la victime, les terroristes font naitre la peur chez elle et chez le public qui sont en fait les protégés du gouvernement.
1.7 Tactique ou stratégie ?
Avant de répondre à cette question, il y a lieu de signaler que les dommages matériels et physique causées par le terrorisme sont généralement limités. L’objectif est souvent d’avoir un impact psychologique sur le public. Si le nombre de victime est peu élevé, cette guerre psychologique coûte également très peu aux groupes qui la pratiquent.
Dans sa forme actuelle et future, le terrorisme pourrait représenter un danger sérieux pour les petits Etats qui n’ont pas les moyens de contenir ses effets déstabilisateurs.
Selon certains théoriciens de la guerre révolutionnaire tels que Mao Tse Toung, Giap, Ho chi Minh, Guevara, la violence révolutionnaire est une tactique nécessaire pour la prise du pouvoir par les masses.
Selon Che Guevara « le terrorisme devrait être considéré comme tactique valable quand elle est utilisée pour éliminer certains chefs des forces d’oppression »
Pour Carlos Marighella, le terrorisme urbain consiste à « pousser la crise politique jusqu’au conflit armé par le truchement d’une série d’actions violentes qui forcent le pouvoir à transformer la situation politique du pays en situation militaire .
Avec l’attentat suicide d’octobre 1983, contre le quartier général des marines à Beyrouth, le terrorisme est adopté comme un monde de guerre.
Dans le rapport de la commission LONG, chargée d’enquêter sur l’évènement de Beyrouth, il a été conclu que le terrorisme devrait être considéré désormais comme arme stratégique : « En mois de deux semaines, le terrorisme d’Etat a fait 338 mors parmi les forces de trois des plus grandes puissances militaires du monde : les U.S.A , Israël et la France. Le d’terrorisme d’Etat est apparu comme une arme absolue qui donne aux Etats militairement faibles un certain degré d’égalité stratégique avec les plus grandes puissances industrielles du monde. Le terrorisme constitue une alternative à l’acquisition des armes nucléaire.
Dans le même rapport il est écrit : «le Département de la Défense n’est pas préparé de manière adéquate pour affronter cette menace. Des mesures urgentes doivent être prises afin de préparer les forces militaires à se défendre et à lutter contre le terrorisme».
Tant que le terrorisme est utilisé comme tactique par des groupes dont le seul objectif est publicitaire, il ne représente pas de danger. Mais son utilisation en tant que stratégie indirecte manipulée par des états, doit être sérieusement considérée, pour les effets déstabilisateurs qu’elle peut entrainer.
1.8 Techniques terroristes – Armes
Les opérations terroristes sont souvent menées selon des techniques bien connues de nos jours. Examinons en celles qui sont les plus courantes.
1.8.1 -L’attaque à la bombe
C’est la technique la plus courante chez les terroristes. 76% des incidents terroristes des dix dernières années sont déclenchées selon la même technique . La bombe est facile à fabriquer et à employer ; elle cause souvent des dégâts matériels et physiques hors de proportion avec son coût. Sa force de destruction réside en fait dans la quantité d’explosif employée. L’attaque à la bombe est souvent revendiquée par les groupes terroristes.
Les bombes sont employées selon les modes suivants :
– attentat suicide, voiture piégée ;
– Charges posées à la main ;
– Bombes lancées à la main ou par tube ;
– Bombes postales (colis et lettre piégés).
Elles sont activées essentiellement de trois façons :
– Par commande radio- électrique,
– Par action de la victime / cible : fil piège, pression, contact électrique ;
– Par dispositif à retard : allumeur à retard, réveil…
1.8.2 -L’incendie
Bien que cette technique ne soit pas courante chez les terroristes, l’incendie a été utilisé pour détruire et paralyser les installations de service public, les sièges de partis et d’organisations politiques, les centres de commerce, les hôtels etc.… la méthode la plus utilisée pour mettre le feu est l’engin incendiaire à retard. Il est souvent facile à cacher ; et quand il est placé, Il devient difficile à détecter.
1.8.3 -Le Détournement
Cette technique devient courante à partir des années soixante dix. Elle consiste à détourner des véhicules, des avions ou des paquebots . Un détournement d’avion ou de paquebot est souvent répercuté dans le monde entier par les médias en raison du nombre important des voyageurs, se trouvant à bord.
1.8.4 -L’assassinat
L’assassinat est peut être la plus ancienne technique terroriste connue. Cette technique reste largement employée de nos jours.
Les cibles visées sont généralement les dirigeants politiques, les personnalités officielles, les chefs de la police et de l’armée…etc. Durant les dix dernières années deux cent quarante six (246) assassinats ont été enregistrés de part le monde, L’Irlande du Nord exclue .
1.8.5 -Les embuscades
Elles réussissent généralement, lorsqu’elles sont bien préparées. Elles sont souvent répétées et exécutée avec précision. Dans une action d’embuscade, il est souvent prévu une équipe de diversion. Le temps joue souvent en faveur des terroristes, car ils préparent leur action pendant des jours si ce n’est des semaines. En outre, ils ont un avantage appréciable : ils choisissent le temps et le lieu de l’opération. Les terroristes visent à travers l’embuscade l’élimination physique des personnes cibles, la récupération des armes et des équipements ou la capture de prisonniers qui serviront de monnaie d’échange.
1.8.6 -Le Kidnapping
Le kidnapping est une technique classique utilisée par les groupes terroristes pour constituer leur budget. Si les embuscades débouchent souvent sur l’élimination des personnes visées, le kidnapping vise plutôt la rançon . Le kidnapping consiste à intercepter une personne et à la séquestrer dans un endroit secret. Le kidnappeur fait parvenir discrètement ses demandes (rançon, armes) sans chercher une quelconque publicité. L’acte de kidnapping est généralement classé en deux catégories : le kidnapping politique et le kidnapping criminel. Il compte pour 7.9 % de l’ensemble des incidents terroristes enregistrés lors de la dernière décennie .
1.8.7 -La prise d’otage
L’acte de prise d’otage est différent du kidnapping, bien que les deux termes soient utilisés parfois indistinctement. Dans la prise d’otage, l’auteur affronte publiquement les autorités et tient ouvertement ses victimes en otage. Ses demandes sont généralement d’ordre politique. Ce genre d’acte attire les médias, car il met dramatiquement en jeu la vie de personnes souvent innocentes.
1.8.8 -L’attaque des cibles militaires
On peut classer les cibles militaires en deux catégories :
– Les personnels
– Les installations.
a) Les personnels militaires peuvent constituer une cible recherchée par les groupes terroristes. Ces personnes sont généralement choisies soit pour leur grade élevé dans la hiérarchie militaire soit pour leur expertise dans un domaine militaire précis. Les premières ont une valeur symbolique, les secondes ont une importance capitale en raison des informations qu’elles possèdent. Le kidnapping, la prise d’otage et l’assassinat sont les techniques les plus utilisées pour traiter les personnels militaires, cibles de terroristes.
b) Les installations militaires constituent souvent une cible de choix pour les terroristes car elles sont une source de récupération d’armes, d’explosifs et de divers autres équipements : Télécommunications,… l’attaque d’une installation militaire comporte souvent l’élimination ou la neutralisation des personnels de garde, l’accès aux points sensibles tels que : magasins d’armement, soutes à explosif, magasins d’équipements de télécommunications …etc.
En outre, les terroristes chercheraient souvent à prendre des otages parmi les personnels de l’installation pour pouvoir négocier avec les autorités militaires.
Enfin, l’attaque d’une installation militaire peut également viser sa destruction ou son sabotage. Les camions-suicides et les voitures piégées utilisées au Liban durant l’année 1983 ont montré l’ampleur des dégâts occasionnés .
1.9 Statistiques
Malgré les progrès dans la lutte contre le terrorisme, le nombre d’actions terroristes à l’échelle mondiale a augmenté au cours de la derrière décennie. L’innovation la plus spectaculaire et la plus meurtrière étant l’emploi de camion-suicide chargé d’explosifs (Liban, 1983). En examinant les statistiques disponibles, il est aisé de constater que la plus grande partie des opérations terroristes, se concentre en Amérique latine, l’Europe et le Moyen Orient (Afrique du Nord comprise). Les attentats tendent à être de plus en plus sanglants, en raison des innovations sans cesse recherchées par les terroristes. Les médias accordent tout naturellement davantage de place aux attentats ayant provoqué des victimes.

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