14 Commentaires

La Tunisie à la veille de la guerre civile


La Tunisie à la veille de la guerre civile

La Tunisie à la veille de la guerre civile

Cet article publié ce matin au site du quotidien « Le Monde » et retiré quelques heures après sans autres explications de la rédaction du journal français. Un fait assez rare… L’Institut Tunisien des Relations Internationales (ITRI) a décidé de le publier dans son intégralité. Voici le texte du journaliste Michel Le Tallec

La Tunisie se trouve une fois de plus à la croisée des chemins. Mise en place d’un processus électif démocrate, ou dictature religieuse imposée par les Frères musulmans d’Ennahda ? Le processus enclenché depuis janvier 2011 s’accélère brutalement, avec le meurtre de Mohamed Brahmi, député et fondateur de la Gauche nationaliste tunisienne, deuxième assassinat politique depuis le début 2013, après celui de Chokri Belaid, avocat et président du Front populaire tunisien.

Un sit in de l’opposition démocrate se tient tous les soirs, au Bardo, à Tunis, à proximité du siège de l’assemblée nationale constituante tunisienne, depuis une quinzaine de jours. Une manifestation monstre a rassemblé dans Tunis, le samedi 3 août, plus de 450 000 personnes, selon un comptage effectué à partir de données de satellites, par le Pentagone (source CNN). Les proches de Chokri Belaid et de Mohamed Brahmi, accusent Ennahda et son leader, le cheikh Rachid Ghannouchi, d’être derrière les assassinats politiques des deux leaders démocrates.

Rachid Ghannouchi, vrai maître de la Tunisie, depuis la venue d’Ennahda au pouvoir en 2011, est connu pour ses liens actifs avec le FIS, parti des islamistes algériens, et s’est impliqué directement dans des attentats en Tunisie, sous Ben Ali. .La frontière entre les Frères musulmans et les mouvances islamistes extrémistes, dont les djihadistes d’Al Qaida, est poreuse. Les Frères musulmans, que ce soit en Tunisie ou en Égypte, ont un contact permanent avec le bras armé islamiste que représentent ces mouvances pratiquant la violence au nom de l’islam.

Quant à Hamadi Jebali, secrétaire général d’Ennahda, il faut rappeler que c’est un islamiste pur et dur, et que, comme Rachid Ghanouchi, il veut pour la Tunisie une dictature religieuse basée sur une shaaria restrictive et liberticide, particulièrement à l’égard des femmes, ramenant l’islam aux interdits du VIIe siècle. Dénonçant la mobilisation actuelle de l’opposition démocrate, Hamadi Jebali veut donner le change : « Ce n’est pas seulement la Tunisie qui bouge, c’est une même tendance, un même cyclone, partout à l’œuvre, en Egypte, en Libye ou au Yemen, voire même en Syrie, pour liquiderle Printemps arabe »(…) derrière cette apparence de conciliation, c’est toujours la Choura (conseil du parti) d’Ennahda qui dirige en sous-main la Tunisie, encadrant le gouvernement d’une manière stricte.(…)

Ennahda n’a pas respecté l’échéance d’octobre 2012, date à laquelle auraient du avoir lieu de nouvelles élections, et bloque la rédaction de la constitution, au cœur de laquelle il veut inscrire la primauté de l’islam et de la shaaria. Le parti islamiste a infiltré l’armée, la police (créant une police parallèle islamiste), la justice, et tous les corps de l’Etat. L’islamisation est déjà là en Tunisie, et il ne manque plus qu’une phase de pure violence afin que les Frères musulmans de Tunisie instaurent leur dictature religieuse.

Dans son prêche de l’Aïd, le cheikh Rachid Ghannouchi a ouvert la voie à la guerre civile en Tunisie. Il a insisté sur la valeur du sacrifice : « le sacrifice de soi », « le sacrifice des enfants », « le sacrifice de tout ce que l’on possède », « le sacrifice au nom de Dieu », mettant en exergue l’égorgement, au nom de la religion. Contre la scission actuelle entre islamistes et démocrates, qu’il qualifie de « débandade sociale » (al tadefaa al mojtamaî), Rachid Ghannouchi a incité les islamistes à se préparer à l’affrontement, à partir des exemples égyptien, syrien et palestinien.

Le pire est donc possible en Tunisie et il est temps que le gouvernement français, et François Hollande, arrêtent de se prêter au double jeu des islamistes d’Ennahda. Les Frères musulmans ne veulent pas de la démocratie, incompatible avec leur vision d’une société régie par le Coran. A partir de ce postulat, on doit arrêter de les crédibiliser et de les traiter comme des démocrates respectables.

14 commentaires sur “La Tunisie à la veille de la guerre civile

  1. Du grand n’importe quoi!!!!!!

  2. Calomnie, bien sur, cela va de soi! Voici donc un article d’exception à la règle observée ces jours-ci par les médias occidentaux à la queue-de-morue au secours des frérots d’Égypte, ces pauvres chéris innocents de toute violence et qui ne demanderaient qu’un brin de répit pour appliquer à la lettre la démocratie à l’occidentale… plus ou moins teintée de Chariâa -couleur locale oblige! Bien entendu, les méchants, c’est le peuple et le mouvement Tamorrod ennemis jurés de la légalité et de la légitimité du pouvoir des chérubins pseudo-islamistes, cette méchante populace par milliers qui a envahi la rue au nom de la dictature sanguinaire de l’armée et qui se réjouit du triomphe des méchants militaires nassériens.

    Les civils, appelés « laïques », en Tunisie comme ailleurs en Égypte, en Syrie, toutes tendances confondues, ne rêvent comme chacun sait que du retour à un État pur et dur totalitaire. Aussi, les médias occidentaux ne peuvent que les dénigrer en faveur des frérots ralliés aux forces de l’OTAN et à Israël. A ce point, cela vaut la peine de verser quelques larmes (de crocodile) occidentales sur ce terrible destin des frérots si gentils, persécutés à nouveau en Égypte et en chute libre en Tunisie!

    On ne peut donc que compatir sur le terrible destin de parias des frérots, même s’ils sont de mèche avec AQMI, Al Qaeda, même s’ils sont vendus au M16 britannique, à la CIA et d’autres sources de financement bien gras provenant de la manne du golfe au nom des valeurs occidentales quoique tachées du sang des peuple du Sud depuis des siècles…

  3. Pour l’info, Le Monde (l’auteur de cet article) l’a retiré après avoir compris la valeur de cette chose. Le republier sur votre site nous fait comprendre le degré de votre sérieux comme journal.

    • Vous n’apportez rien de neuf, nous l’avons signalé: Cet article publié ce matin au site du quotidien « Le Monde » et retiré quelques heures après sans autres explications de la rédaction du journal français. Un fait assez rare… L’Institut Tunisien des Relations Internationales (ITRI) a décidé de le publier dans son intégralité. Voici le texte du journaliste Michel Le Tallec

  4. Bravo, Candide!

  5. J’imagine qu’il y a eu des appels furieux à l’Elysée… Devinez de qui? (il s’agit d’un « cheikh » très « moukhabarat »).. Et Hollande, qui depuis plusieurs semaines a pris la défense (payante, surtout profil Qatar…) des Frères musulmans de Tunisie, s’est bien dit d’accord d’agir immédiatement avec son sollicite Valls (déjà haï par les islamistes).

    Peu importe, Le Monde avait aussi publié un édifiant article signé Serge Michel (époustouflant et sincère, n’en doutez pas, quant aux dénonciations du Général interviewé du criminel en cravate américaine Mohamed Morsi) :

    Egypte : « Il faut tuer ou arrêter les leaders des Frères musulmans »
    Le Monde | 19.08.2013 à 09h46 • Mis à jour le 20.08.2013 à 12h38 |
    Par Serge Michel

    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/08/19/il-faut-tuer-ou-arreter-les-leaders-des-freres-musulmans_3463103_3212.html

    Quant à moi, j’ai envoyé une lettre d’alerte à la Commission Affaires Etrangères de l’EU sur le danger d’un conflit civil (dernière arme de Rached Kheridji pour ne vouloir jamais laisser le pouvoir -pour lui clandestin puisqu’il n’a aucune charge ministérielle -et en plus abusif -depuis octobre 2012- pour son parti corrompu et violent), mais il veulent rester aveugles…

    Bonne LECTURE!

  6. […] La Tunisie à la veille de la guerre civile […]

  7. Le problème avec les musulmans ou et les musulmans les plus rigoristes (les islamistes) qui imite clairement et se rapproche le sincèrement du monde de leur beau modèle Mohammet qui fut je le rappel le premier islamiste de l’histoire revele une véritable skizophrénie chez musulmans, d’un coté il y a ceux dit démocrates soient finalement des musulmans apostat selon la charia la juridiction islamique puisqu’il ne conforme pas à la soumission pur et simple à cette obligation divine celle de respecter la charria. la démocratie et la théocratie etant des anti thèse. Sachant que l’islam est une secte selon le droit français car cette religion ne respecte pas la liberté de conscience et que les gens qui décide d’eux même de ne pas appartenir à cette religion sont menacé de mort conformément à la charria, donc on a une espèce de musulman hybride, qui se dise musulman tout en étant en contradiction avec des principes fondamentaux de l’islam mais qui agisse par lacheté car la peur du poids sociale de l’apostasie est si fort qu’il affirme haut et fort demeuré musulman alors qu’on ne peut pas etre démocrate et musulman en même temps. Un jour il va falloir faire comme la lutte contre Ben ali qui était le beau model à adore sans se poser de questions sachant toutes les merdes que ce mec à fait tout au long de ses mandats. Et Mohammet dans tout ça… vous avez lu sa biographie, peut-il sincèrement etre considéré comme un homme respectable par les musulmans démocrates ? s’agit-il pas là d’un grand paradoxe ?

  8. […] heures après sans autres explications de la rédaction du journal français. Un fait assez rare… L’Institut Tunisien des Relations Internationales (ITRI) a décidé de le publier dans son intégralité. Voici le texte du journaliste Michel Le […]

  9. L’article examine tres bien la situation tunisien. Il faut se battre pour faire comprendre le danger de la Theocratie. Mais le defaut des tunisien est l’individualism; pourtant est necessaire une education a une conscience social!

  10. […] retiré mais l’institut tunisien des relations internationales a tenu à le publier (voir lien) la tunisie à la veillle de la guerre civile La crise existait donc bel et bien. C’est cette crise que les deux lauréats viennent de gérer, […]

Laisser un commentaire