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Mediapart /Salah Karker, l’oublié de la révolution tunisienne


  Depuis le salon des Karker, au 7e étage d’une HLM d’Eaubonne (Val-d’Oise), la vue sur le quartier populaire des Dures Terres est imprenable. Ce paysage, Salah Karker le connaît par cœur. L’homme ne sort plus de chez lui. Ou sinon pour de petites balades devant l’immeuble, «quelques minutes seulement, après il a des vertiges», dit sa femme, Samira, qui lui consacre tout son temps.

Par Lénaïg Bredoux et Mathieu Magnaudeix

 Médiapart: article publié le lundi 19 septembre 2011

Le 11 octobre 1993, le ministre d’Etat, ministre de l’intérieur et de l’aménagement du territoire français a signé à l’encontre de Salah Karker deux arrêtés :

Le premier : « d’expulsion pour nécessité impérieuse pour la sûreté de l’Etat et la sécurité publique » ;

Le second : « d’assignation à résidence dans le Finistère, dans l’attente que soient réunies les conditions de l’expulsion ».

Le 30 octobre 1993 à 9 heures du matin, la police française arrête Salah Karker à son domicile et le conduit dans l’île d’Ouessant, au large de Brest.

Salah Karker, le cofondateur du MTI en 1981, celui qui l’a dirigé au milieu des années 1980 et particulièrement lors des préparatifs du coup d’Etat de 1987 (8 novembre) , le réfugié politique en France en 1988, le banni de son mouvement en 1993,( mesure qui ne devient officielle qu’en 2002), vit, depuis bientôt dix huit ans, un exil dans l’exil et ne doit son retour dans sa famille qu’à un accident vasculaire cérébral qui a failli l’emporter. Pourchassé par le régime tunisien, il fut, selon les révélations récentes d’un ancien officier des services spéciaux tunisiens, l’un des trois opposants tunisiens, réfugiés politiques en France, à devoir subir la vindicte du dictateur de Carthage en 1991.

Dans cet excellent papier, Lénaïg Bredoux et Mathieu Magnaudeix nous présentent Salah Karker, « l’oublié de la révolution tunisienne ». 

Prochainement, je ferais connaître  Salah Karkar, le dirigeant politique qui n’a pas hésité à assumer courageusement ses responsabilités dans certains événements, qui a fait son mea culpa et qui a profondément changé, allant jusqu’à préconiser pour son ancien mouvement, dès le début des années 2000, la voie que semble adopter sa direction actuelle, non sans un certain opportunisme électoral.

Salah Karkar   « l’oublié de ses frères » aussi et tel que je l’ai connu à partir de 1991.

Ahmed Manai

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 Salah Karker, l’oublié de la révolution tunisienne

Par Lénaïg Bredoux et Mathieu Magnaudeix

 Article publié le lundi 19 septembre 2011

 Depuis le salon des Karker, au 7e étage d’une HLM d’Eaubonne (Val-d’Oise), la vue sur le quartier populaire des Dures Terres est imprenable. Ce paysage, Salah Karker le connaît par cœur. L’homme ne sort plus de chez lui. Ou sinon pour de petites balades devant l’immeuble, «quelques minutes seulement, après il a des vertiges», dit sa femme, Samira, qui lui consacre tout son temps.

Salah Karker a 63 ans, mais il fait bien plus. Un accident vasculaire cérébral en 2005 l’a gravement handicapé. Selon son médecin, il est hémiplégique du côté droit, ne peut plus «verbaliser les pensées et les émotions», souffre d’«hypotonie», une intense fragilité musculaire.

Karker fut dans les années 1980 une tête pensante du mouvement islamiste tunisien. Un des fondateurs en 1989 de ce qui allait devenir «Ennahda» (Renaissance), parti interdit sous Ben Ali, à nouveau autorisé depuis la révolution. Mais aujourd’hui, il ne peut plus lire ni écrire, parle avec d’immenses difficultés. Cherche ses mots pendant de longues secondes. Les trouve rarement, tant son vocabulaire est limité. Samira l’encourage.  «Que veux tu dire, Salah?» Il lève les bras, dans un geste d’impuissance, rictus gêné.

Pour les autorités françaises, Salah Karker reste pourtant un dangereux islamiste. Malgré la révolution de janvier 2011 en Tunisie, l’Etat français n’a toujours pas abrogé l’assignation à résidence décidée en 1993 par le ministre de l’intérieur de l’époque, Charles Pasqua. Les anciens chefs politiques d’Ennahda sont revenus d’exil après la révolution, ils sont même candidats aux élections de l’Assemblée constituante, prévues le 23 octobre. Mais la France continue d’avoir peur de Salah Karker. Assigné à résidence à son propre domicile, il ne peut quitter le territoire communal.

Son avocat, Jean-Daniel Dechezelles, a déposé un nouveau recours en février auprès du ministère de l’intérieur. Pas de nouvelles, depuis, des autorités, sauf pour demander des pièces complémentaires.

Contacté, le service de presse du ministre de l’intérieur, Claude Guéant, indique que «la demande d’abrogation de l’arrêté d’expulsion et par voie de conséquence de l’assignation à résidence est instruite par les services», sans faire davantage de commentaires. «Il faut arrêter de m’embêter, de m’accuser, articule péniblement Karker. Il faut me laisser vivre ma vie, maintenant.»«Vivre ta vie, mais quelle vie, Salah? Tu ne peux même plus sortir…», lui répond Samira.

Depuis 1993, Salah Karker n’est plus libre de ses mouvements. Guerre civile en Algérie, attentats… La France vit alors dans la hantise de l’islamisme. Le ministre de l’intérieur, Charles Pasqua, se fait fort de traquer les réseaux islamistes en France. En octobre 1993, le ministre signe de sa main un arrêté d’expulsion en «urgence absolue». «Salah Karker (…) apporte un soutien actif à un mouvement terroriste présent en France et dans d’autres pays européens. En raison de l’ensemble de son comportement, l’expulsion de cet étranger constitue une nécessité impérieuse pour la sûreté de l’Etat et la sécurité publique.»

Pourtant – et Pasqua le sait bien –, Karker est inexpulsable: condamné à mort en Tunisie en 1987, il a fui et obtenu l’asile politique en France l’année suivante. Le ministre de l’intérieur signe donc un second arrêté qui l’assigne à résidence dans le Finistère. Charge au préfet de lui trouver un point de chute. A l’époque, la France et la Tunisie de Ben Ali travaillent main dans la main pour lutter contre les islamistes – en Tunisie, la répression est féroce, à coup d’emprisonnements et de torture. «Ben Ali était un bon supplétif des Occidentaux notamment dans la lutte contre les islamistes», rappelle Jean-Daniel Dechezelles. Selon lui, l’ordre de neutraliser Karker est venu directement du Palais de Carthage. «C’était un accord tacite entre les deux Etats», dénonce Salah Karker. Une situation absurde, aussi légale qu’arbitraire

Pour le chef islamiste, c’est le début d’une longue succession de résidences surveillées en France. Le préfet du Finistère, Christian Frémont (aujourd’hui directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy à l’Elysée), l’envoie d’abord au large, sur l’île d’Ouessant. Puis le rapatrie sur le continent, dans un hôtel de Brest, avec plusieurs agents des renseignements généraux pour le surveiller en permanence – la facture est alors estimée à un million de francs par an, selon un syndicat de police.

Karker est ensuite expédie à l’autre bout de la France: Saint-Julien-de-Chapteuil et Cayres (Haute-Loire), puis Digne-les-Bains (Alpes-de-Haute-Provence), où il restera près de dix ans. «Ils choisissaient les endroits les plus éloignés pour qu’ils soient difficiles d’accès», raconte Jaafar Karker, 32 ans, l’aîné des six enfants de la famille, ingénieur en Suisse. «Une fois, on a même dû sortir des banderoles pour que les RG se décident à venir nous chercher à la gare», se rappelle Samira.

La famille a multiplié les recours devant le Conseil d’Etat, la Cour de cassation, la Commission des droits de l’homme des Nations unies. Sans succès. Tout au long de ces années, Karker est resté dans une zone grise du droit: assigné à résidence sans être sous le coup de la moindre procédure judiciaire. Une situation absurde, aussi légale qu’arbitraire. «Si je suis coupable d’avoir commis des actes délictueux; ma place n’est pas dans une chambre d’hôtel mais en prison. Lorsque je demande ce que l’on compte faire de moi, je n’ai droit qu’au silence», explique-t-il au Provençal en 1995.

Le 15 janvier 2005, Salah Karker fait un accident vasculaire cérébral. La surveillance policière s’est relâchée. De longues heures se passent avant qu’il ne soit emmené à l’hôpital de Digne. L’hémorragie a comprimé le cerveau. Un mois de coma. Les séquelles sont lourdes. Pendant quelque temps, Karker perd la mémoire. Il l’a aujourd’hui retrouvée, en partie seulement.

Malgré ce grave incident de santé, la France n’a jamais abrogé les arrêtés de 1993. Tout au plus Karker est-il autorisé à rentrer chez lui. En 2007, sa femme intente un nouveau recours. «Sa présence est toujours de nature à menacer gravement l’ordre public», lui répond le ministère de l’intérieur. «L’Etat n’annule jamais ses propres décisions. Ce serait reconnaître que la France a pris un jour une décision inique sur le plan juridique et des droits de l’homme», dénonce l’avocat. «C’est injuste… c’est déplorable… c’est absurde… Moi je suis toujours ici, je ne fais que dire la même chose, mais les diplomates français ne veulent pas voir», dit Salah Karker, épuisé – «au bout de vingt minutes, il fatigue», explique sa femme.

Salah Karker n’a ni carte de séjour ni revenus, à part l’aide médicale d’Etat qui prend en charge ses soins. Le couple vit grâce aux dons de ses enfants et au RSA de Samira, à qui la France refuse la nationalité au motif qu’elle vit de prestations sociales et qu’elle soutient «les théories développées par [son] époux». «Si, actuellement, la position officielle de l’organisation Ennadha vise à promouvoir, à travers des moyens légaux et pacifiques, la cause de l’islam en Tunisie, son objectif, à la fin des années 1980, était de s’emparer du pouvoir par les armes afin d’y instaurer un Etat islamique», lui a écrit en avril 2010 un haut fonctionnaire du ministère de l’immigration.

Fondateur en 1981 du Mouvement de la tendance islamique (MTI) devenu ensuite Ennahda, Salah Karker reste comme ses anciens camarades Rached Ghannouchi ou Abdelfattah Mourou un personnage contesté en Tunisie. Dans les années 1980, Karker et ses amis défendaient un islam radical. Karker a été emprisonné trois ans sous Bourguiba, période où la répression anti-islamiste battait son plein. Certains voient la main du parti derrière les attentats des 2 et 3 août 1987 à Monastir et Sousse, dans lesquels treize personnes avaient été blessées.

 

Mais aujourd’hui, le paysage est bien différent. .Rached Ghannouchi, le leader d’Ennahda, parti qui pourrait réaliser un score substantiel aux élections à la Constituante du 23 octobre, se revendique d’un islam ouvert, sur le modèle de l’AKP en Turquie. Quant à Salah Karker, il a depuis plusieurs années renoncé à l’Etat islamique. «Il a eu le temps de réfléchir…», dit son fils Jaafar. «Je me suis dit au début des années 2000 que l’urgence, c’était un Etat de droit… que Ben Ali s’en aille», dit Karker. «Il faut laïciser le mouvement islamiste, expliquait-il à Libération en 2002, avant son AVC. Islamiste, je n’aime pas le mot.

Je suis tunisien, musulman pratiquant, démocrate, prônant la séparation de l’Etat et de la religion.»

Ennahda l’a même exclu en 2002, jugeant ses propos trop édulcorés. Il entretient désormais des relations polies, sans plus, avec ses anciens amis.

Vu son état, Salah Karker a de toute façon renoncé à l’activité politique. «Moi je ne fais rien parce que je ne peux ni parler, ni réfléchir.» Quant on lui demande ce qu’il pense de la révolution, son visage s’éclaire. «Je suis content… Ben Ali c’est fini, comme par miracle… La révolution, c’est une joie pour tout le peuple tunisien…. Elle avance tout doucement.»

Salah Karker voudrait juste retourner une fois en Tunisie, ce pays qu’il a quitté en 1988. «Une semaine, et je le ramène pour pas qu’il fatigue trop», soupire Samira. A condition, évidemment, que le ministère de l’intérieur lève enfin l’assignation à résidence à laquelle Karker, prisonnier sans jugement ni prison, est assujetti depuis dix-huit ans.

Mediapart

 

 

 

5 commentaires sur “Mediapart /Salah Karker, l’oublié de la révolution tunisienne

  1. Oublié de la révolution? C’est une victime peut-être? La Tunisie et les tunisiens ne doivent rien à cet homme. Il n’a pas eu d’égards pour les victimes des exactions de son mouvement. Nous avons subi 23 ans de dictature en raison d’une situation politique et sociale qu’il a contribué à créer dans notre pays. Ceux qui ont le sang des tunisiens sur les mains ont leur place dans nos prisons. Rien d’autre.
    La France est libre de ses choix. Mais nous choisissons de ne pas oublier. Ni pardonner.
    La Tunisie n’a certainement aucun besoin aujourd’hui de faux-jeton de plus qui fasse l’apologie d’Ennahdha et cherche à lui donner un visage respectable.

    • Chère Madame: Le texte que vous commentez relate la situation d’un homme, Salah Karkar, victime de la raison d’Etat, et, n’a pas la prétention, je crois, de justifier son action antérieure ou celle de son mouvement. C’est à nous autres tunisiens, principaux intéressés, de juger et de prendre position. Ceci dit je suis tout à fait d’accord avec vous sur le fond, à savoir la haute responsabilité de ce mouvement dans situation que nous avons vécue durant 23 ans de dictature. C’est l’idée que je défends depuis de nombreuses années et que défendrais avec plus d’acharnement si par malheur ce mouvement viendrait à diriger le pays.
      Merci.
      Ahmed Manai

  2. Je sais trés bien que c’est un Homme trés honnête. Je le respecte beaucoup et j’ai longtemps voulu savoir de ses nouvelles. Il était mon enseignant à l’ESPTT dans les années 80. Je lui souhaite la guérison et ca me fait de la peine qu’il soit oublié alors que d’autres gens qui n’ont rien donner à leur pays se montrent comme des héros…

    • Je lui transmettrai bientôt vos salutations en lui rendant visite au début de novembre. Bien sûr la mort ou la maladie nous attendent tous, mais l’ingratitude de ses frères doit être plus pénible à Salah Karkar que son état physique. En tout cas pour moi S.K que j’ai connu sur le tard, vers 1990, est un patriote et un combattant honnête et d’une grande sensibilité.
      Merci de votre post
      A.M.

  3. تونس: أعضاء في حركة النهضة يرفضون قرارا للغنوشي بتجميد عضوية كركر
    تونس: «الشرق الأوسط»
    اثار قرار المجلس المركزي لحركة النهضة الاسلامية (المحظورة) في تونس بتجميد عضوية صالح كركر، احد القياديين البارزين في الحركة، ردود فعل متنوعة لدى اعضاء الحركة داخل تونس، اذ اعتبر بعضهم ان القرار الصادر بتوجيهات من راشد الغنوشي زعيم الحركة، والمقيم في لندن ملزما بالنسبة لهم، مثله مثل قرارات ومواقف اخرى بعد المؤتمر السابع للحركة والذي لم يعقد في صيف عام 2001 في لندن.
    وانتقد هؤلاء قرار المجلس المركزي بتجميد عضوية كركر.. وقالوا: «هل كان من المفروض الا يصل هذا الامر الى حد افتضاح الخلاف بين كركر والغنوشي على اعمدة الصحف».
    واكدوا لـ«الشرق الأوسط» ان راشد الغنوشي قيادة تاريخية لحركة النهضة وليس قيادة سياسية، وبالتالي فانه ليس من الضروري الانصياع لقراراته واوامره، وخاصة ان للحركة في تونس اولويات تختلف عن اولويات المقيمين في الخارج من اعضائها. ويرى بعض المقربين من حركة النهضة في تونس انه لأول مرة يحدث مثل هذا الخلاف في صفوف الحركة منذ نشأتها في بداية الثمانينات وخاصة بين زعيمها الغنوشي وصالح كركر الذي يعد بمثابة الرجل الثاني والمسؤول عن الجناح العسكري فيها، وهو ما يعتبر في نظرهم مؤشرا على دخول الحركة في دوامة الصراعات التي قد تؤدي في النهاية الى انقسامها.
    واشاروا الى ان الخلاف بين الغنوشي وكركر الذي يقيم في الخارج منذ التسعينات قد بدأ في المؤتمر السابع للحركة حول العديد من القضايا، وبشكل خاص قضية تحرير المرأة، وانتماء اعضاء حركة النهضة الى تشكيلات سياسية علمانية في تونس على غرار احزاب المعارضة المعترف بها قانونيا، وهو ما يعني تجاوز حركة النهضة التي يرى كركر انها غير قادرة من الناحية الآيديولوجية على التعايش داخل مجتمع منفتح.
    ولاقت افكار كركر وطروحاته تجاوبا لدى عدد كبير من كوادر النهضة الذين انضموا الى حزب معارض محظور في تونس وهو حزب «المؤتمر من اجل الجمهورية» الذي يتزعمه الدكتور منصف المرزوقي.
    ويرى المراقبون ان تغييرات قد طرأت على مواقف صالح كركر الذي كان يمثل الجناح المتشدد داخل حركة النهضة، والمسؤول عن جناحها العسكري بعد اقامته في فرنسا وتأثره بالمناخ الاجتماعي السائد هناك فضلا عن طبيعة العلاقات الاجتماعية التي اقامها مع المجتمع الفرنسي، فيما بقي راشد الغنوشي بمساندة وليد البناني متمسكا بحركة النهضة، ومعارضا بشدة لانفتاح اعضائها على الاحزاب العلمانية.
    ويرى اعضاء من حركة النهضة ان الغنوشي يعارض ويحرم على اعضاء الحركة القيام بما قام به هو شخصيا من تحالف مع قيادات سياسية تونسية معارضة في الخارج، على غرار اقامة التحالف الوطني الديمقراطي مع محمد مواعدة الامين العام السابق لحركة الديمقراطيين الاشتراكيين.
    ويتوقع المراقبون ان يرد صالح كركر على قرار المجلس المركزي لحركة النهضة بتجميده، بتشكيل حزب سياسي جديد يكون بديلا عن النهضة، ويضم في داخله الكثير من كوادر الحركة الموالين له اضافة الى شخصيات وتيارات سياسية علمانية، مما يعتبر مقدمة وتمهيدا لاقامة حوار وتقارب مع الاحزاب السياسية الاخرى في تونس.
    وفي المقابل هناك من يرى ان ما حدث بين الغنوشي وكركر مجرد ازمة مفتعلة لها اهداف اخرى، ربما تفصح عن حقيقتها الايام المقبلة.
    يذكر ان صالح كركر كان قد حوكم غيابيا في تونس مع عدد كبير من كوادر حركة النهضة عام 1991 بتهمة محاولة قلب نظام الحكم وصدر ضده حكم بالسجن المؤبد.
    السبـت 18 رمضـان 1423 هـ 23 نوفمبر 2002 العدد 8761

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