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Ahmed Manai aux annonces: J’appelle Rached Ghannouchi à se présenter à l’élection présidentielle


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Entretien avec Ahmed Manaï, porteur d’idées quelque peu à contre courant, voici l’entretien qu’il nous a accordé pour les Annonces.

Propos recueillis par Salem Abdel Ali
Tunis le 12 septembre 2014

Nous avons besoin d’une démocratie de citoyens et non une démocratie de partis ou de sectes.
C’est une honte indélébile pour les tunisiens que leur pays se transforme en plus grand pourvoyeur de terroristes dans le monde.
Parler de réconciliation nationale n’a aucun sens et la solution est de laisser faire le temps.

D’abord quelle est votre position par rapport à cette proposition d’une entente sur un président consensuel ?

Dans les véritables démocraties il ne peut y avoir de candidat consensuel à l’élection présidentielle. Il y a des candidats de partis de gauche, du centre ou de droite ou des candidats d’alliances de partis, mais à ce que 5 ou 6 partis s’entendent d’avance sur le nom d’un candidat pour qu’ils puissent par la suite, au cas où il est élu, se partager les postes de responsabilité, cela s’appelle pour moi une démocratie de partis. Il faut reconnaître que c’est ce que nous avons en Tunisie, comme au Liban il y a une démocratie de sectes confessionnelles. Ainsi dans le cas du Liban, le président est obligatoirement chrétien maronite, le chef du parlement un musulman chiite et le chef du gouvernement un musulman sunnite.

Curieusement certains partis, comme Ennahda, se fondent dans l’évaluation de leur poids, sur les résultats des élections de 2011, alors que ceux-ci sont largement dépassés. Nida Tounès quant à lui, qui est un parti en formation, qui n’a jamais participé aux élections, ni organisé son congrès ni présenté son programme et qui ne me semble pas avoir une large présence sur le terrain, se présente comme s’il avait la moitié de la Tunisie.

A ce niveau je voudrai inviter Rached Ghannouchi à se présenter à l’élection présidentielle au lieu de diriger le pays de derrière le rideau. Ce serait le summum de l’échec qu’un parti politique comme Ennahda avec sa longue histoire et ses moyens humains et financiers ne trouve pas dans ses rangs une personnalité de dimension nationale capable de se présenter à l’élection présidentielle.

Mais Cheikh Rached Ghannouchi a des partisans qui constituent la première force politique du pays ?

Pour répondre à ta question il faudrait revenir à l’avant élections de 2011 et principalement à l’année 2010. A cette époque c’était le RCD qui dominait la scène politique tunisienne. Sa dissolution a laissé des centaines de milliers de ses anciens partisans orphelins. C’est ce que j’appelle « le peuple du pouvoir »*, c’est-à-dire les gens qui vont avec le parti le plus fort parce qu’ils y trouvent leurs comptes. Alors quand les chances d’Ennahda d’accéder au pouvoir avaient augmenté, ces gens l’ont simplement rejoint. Je dis cela parce que je sais pertinemment qu’en 2010 et avant que rien ne se passe en Tunisie, le parti Ennahda était en état de mort clinique, totalement absent du paysage politique, à part les activités médiatiques de son chef à l’étranger.
Ennahda a réussi à obtenir le plus fort taux de voix parce qu’elle a réussi à mobiliser ses anciens partisans qui se sont engagés dans les élections en ordre de combat, avec d’immenses moyens financiers, des slogans religieux accrocheurs et sans avoir en face une force politique de poids. Si le RCD et sa machine électorale étaient là, les choses auraient été différentes.

Est-ce à dire que les prochaines élections nous réservent des surprises qui peuvent remettre en cause celles de 2011 ?

Je crois que l’absentéisme sera le grand gagnant des prochaines élections. C’est son fort taux attendu qui risque de déterminer les gagnants des élections.

A votre avis quelles seraient les tendances politiques de ces absentéistes ?

Sans tendance politique claire mais juste des déçus de la gouvernance de la Troïka. Ce sont des gens qui désespèrent de la politique et qui considèrent que leurs problèmes ne peuvent trouver leurs solutions dans un engagement politique partisan.

Il ne faut pas oublier que lors des élections de 2011, le taux d’absentéisme était de l’ordre de 48%. Cette fois-ci nous risquons d’avoir un taux avoisinant les 60% et dans ce cas le gagnant ne le serait pas totalement et risque de ne pas avoir suffisamment de légitimité pour gouverner.

Comment percevez-vous le fait que la Tunisie soit devenue le premier pays pourvoyeur de terroristes dans le monde ?

C’est un record absolu quand on ramène leur nombre à celui de la population tunisienne. C’est une honte indélébile pour tous les gouvernements qui se sont succédé depuis le 14 janvier 2011 car ils ont participé d’une certaine manière à ce phénomène, soit en fermant les yeux, soit en facilitant le départ des terroristes en Libye puis en Syrie et enfin en Irak.
Je me souviens qu’au mois de janvier 2012, l’union internationale des savants musulmans que préside  Al Qaradhawi a émis une fatwa incitant les jeunes musulmans à s’engager aux côtés de « la révolution syrienne ». Ce sont ces fatwas qui ont ouvert la voie  au terrorisme en Syrie pour la détruire, ce qui a été fait.

Pour vous qu’est-ce que la révolution a apporté aux plans de l’économie, de la société et des valeurs ?

Un bref bilan nous révèle une crise profonde et grave à tous les niveaux à cause justement des ambitions immodérées des islamistes au pouvoir et, quand ils y ont accédé, en adhérant à un projet sioniste américain ayant pour but ultime de détruire les Etats arabes et musulmans, de déstabiliser leurs peuples et de brader la souveraineté nationale et le tout, aux cris d’Allah Akbar!

Pourquoi tant d’emportement contre les mouvements politiques islamistes ?

Je dois d’abord vous rappeler que j’ai soutenu le « mouvement islamiste tunisien » et ses adhérents depuis sa création en 1981. Je ne les connaissais à l’époque qu’à travers Rached Ghannouchi. A partir de 1991, avec mon exil, je les ai découvert et j’ai réalisé qu’ils n’ont rien de mouvement démocratique et que l’Islam était pour eux juste un moyen d’accéder au pouvoir et que pour y parvenir, ils étaient prêts à sacrifier leur patrie. C’est ce que nous constatons depuis presque quatre ans.

Comment avez vous défendu Erdogan quand il était poursuivi par la justice de son pays ?

Cela s’est passé en 1998, nous venions de fonder l’Institut tunisien des relations internationales qui nous a fourni le cadre légal de notre action. C’est alors qu’une organisation des droits humains turque (Mezloum Der) nous a informés de la situation de Monsieur Erdogan, à l’époque maire d’Istanbul, et nous a demandé de le soutenir. Ainsi nous avons constitué une délégation de vingt six activistes, associatifs et politiques, arabes et Européens, et nous nous sommes rendus à Istanbul le 18 mai 1998, afin de lui apporter notre soutien. Je dois remarquer qu’en faisant une telle action humanitaire, nous ne nous attendions nullement à être récompensés ou même remerciés. Tel fut le cas pour tous ceux que nous avons défendus, tunisiens et autres.

Que signifie pour vous votre appel à consacrer une démocratie de citoyens en Tunisie ?

La véritable démocratie est celle des citoyens et de la société civile. Malheureusement nous assistons dans cette phase transitoire à l’établissement d’une démocratie des partis, presque une dictature, et des formations politiques. En dehors d’elles il n’y a point de salut. C’est ainsi que nous avons assisté juste après le 14 janvier 2011 à des tentatives de vider la scène politique de ses véritables constituants. Ainsi cette volonté de proposer des noms de personnalités pour la présidence sorties tout juste des services de réanimation.

Comment envisageriez-vous la réconciliation nationale en Tunisie ?

Rappelons que la Tunisie n’a jamais connu dans son histoire de guerre civile ni des luttes sanguinaires ayant entraîné des haines inexpugnables, à l’exception de la scission Pacha-husseinites il y a de cela plus de trois siècles. Même le différend entre Benyoussef et Bourguiba n’a pas laissé des traces profondes dans la mémoire collective. Aussi je ne vois nullement la nécessité de poser le problème de la réconciliation nationale. Cependant je constate que des forces réactionnaires et haineuses cherchent à réactiver ou alimenter des conflits ethniques, tribaux et régionaux et ce par la mise en place de tribunaux pour juger la génération du mouvement national à travers une « justice de vengeance ».

La solution est de laisser faire le temps et de maintenir les choses telles quelles car les prochaines générations sauront résoudre tous ces problèmes. La véritable réconciliation devrait se faire chez chaque personne en son âme, cœur et conscience. Personnellement, j’ai su pardonner à toute personne qui m’a nuit. Même Ben Ali qui m’a torturé  » que Dieu lui pardonne». Après deux tentatives d’assassinat, j’ai pardonné à la personne qui était chargée de le faire. Elle a reconnu et a demandé pardon. Je lui ai pardonné devant Dieu et ses créatures ainsi qu’à toute personne qui m’a nuit.

Traduit de l’arabe par Ness H., revu et corrigé par A.O- et Hadj Abdelmajid Aït Sâadi

*le peuple du pouvoir : La formule est de feu Jomâa Chaouech, ancien cadre destourien et fin analyste de la scène politique tunisienne.

Ahmed Manai est un militant des droits humains et un homme politique (il s’est présenté aux élections législatives de 1989 sur la liste indépendante de Monastir et fut le premier tunisien à se présenter à l’élection présidentielle de 1994) qui s’est opposé à Ben Ali à des postes avancés en exil. Il est spécialiste de stratégie économique et agit au plan tunisien, arabe et international en sa qualité de président de l’ITRI (organisation fondée en France en 1998 et depuis 2013 rapatriée en Tunisie).

الدكتور أحمد المناعي لجريدة الإعلان

التقيناه في خضمّ ما يثيره من أفكار معاكسة للتيار السائد فكان معه هذا الحوار

نريد ديمقراطية مواطنين وليس ديمقراطية أحزاب أو طوائف

وصمة عار على التونسيين أن تتحوّل بلادهم إلى أكبر دولة مصدرة للإرهابيين

لا معنى للحديث عن مصالحة وطنية.
الحلّ في ترك الأمور هكذا حتى تُحلّ المشاكل مع جيل آخر.

* أولا ما هو موقفكم من الدعوة إلى التوافق حول رئيس وفاقي ؟

الدكتور أحمد المناعي لجريدة الإعلان

التقيناه في خضمّ ما يثيره من أفكار معاكسة للتيار السائد فكان معه هذا الحوار

نريد ديمقراطية مواطنين وليس ديمقراطية أحزاب أو طوائف

وصمة عار على التونسيين أن تتحوّل بلادهم إلى أكبر دولة مصدرة للإرهابيين

لا معنى للحديث عن مصالحة وطنية

.
الحلّ في ترك الأمور هكذا حتى تُحلّ المشاكل مع جيل آخر.

* أولا ما هو موقفكم من الدعوة إلى التوافق حول رئيس وفاقي ؟

– لا يوجد في الديمقراطيات الحقيقية مرشح وفاقي للانتخابات الرئاسية، وإنّما يوجد مرشح لأحزاب يمينية أو يسارية أو وسطية أو مرشح لتكتلات حزبية، أمّا أن تجتمع خمسة أو ستة أحزاب حول مرشح، ثم ينتظرون بعد إصعاده إلى الحكم فرصة المحاصصة بينهم في اقتسام المناصب الرفيعة في الدولة، فهذا يسمى ديمقراطية أحزاب، وهو الواقع الذي يجب أن نقرّ بوجوده في تونس، مثلما نجد في لبنان ديمقراطية الطوائف، فالرئيس يجب أن يكون مسيحيا مارونيا ورئيس الحكومة مسلما سنّيا ورئيس البرلمان مسلما شيعيا.
ومن غرائب الأمور أن نرى بعض الأحزاب الكبرى مثل النهضة التي تعتمد على نتائج انتخابات 2011 في حين أن هذه الأخيرة قد تجاوزتها الأحداث.
وكذلك حزب نداء تونس الذي هو حزب في طور التكوين لم يشارك في الانتخابات و لا نظم مؤتمره ولا يعرف احد برنامجه وليس له حضور كبير في الشارع التونسي يتصرف وكأنه بملك نصف البلاد.
واريد بالمناسبة أن أدعو الأستاذ راشد الغنوشي ان يترشح للانتخابات الرئاسية بدل قيادة البلاد من وراء الستار.
ان قمة الفشل لحركة سياسية مثل النهضة بتاريخها الطويل وإمكانياتها البشرية والمالية ألا تجد من بين صفوفها شخصية وطنية تترشح للانتخابات الرئاسية.

* لكن للشيخ راشد الغنوشي أنصار يشكّلون أكبر قوة سياسية في البلاد ؟
– للإجابة عن سؤالك يجب أن أعود بك إلى ما قبل انتخابات 2011، وإلى سنة 2010 تحديدا.
فقد كان حزب التجمع مهيمنا على الساحة السياسية ومع حله صار مئات الآلاف الموالين له أيتاما، وهم في الحقيقة  » مواطنوا الحزب الحاكم « ، أين تكون السلطة والقوة يتجهون إليها لحلّ مشاكلهم وقضاء شؤونهم، ولهذا عندما صعدت أسهم النهضة خدموا في ركابها.

أقول هذا الكلام لأنّي أعرف أنّه في 2010 وقبل أن يحدث أي شيء كانت النهضة تعيش موتا سريريا، فهي غائبة تماما عن المشهد السياسي، باستثناء التحرك الإعلامي لرئيسها في الخارج.
وقد أخذت النهضة أكبر نسبة من الأصوات لأنّها استطاعت إحياء الروابط القديمة، فدخلوا الانتخابات منضبطين ومنظمين، وبقوة مالية هائلة، ولم يكن لهم في المقابل منافس قويّ، إذ لو بقيت آلة التجمع لما وجدوا أنفسهم.

– هل معنى هذا أنّ الانتخابات المقبلة ستشهد مفاجآت جديدة، ستعدل نتائج انتخابات 2011؟
* أعتقد أنّ المنتصر الأكبر في الانتخابات القادمة سيكون أولائك الذين سيمسكون عن التصويت، وستؤثر نسبتهم العالية على الانتخابات، فهم بذلك سيحددون الأطراف الفائزة.
– وما هي حسب رأيك ميولاتهم السياسية ؟
* هم الذين عاشوا الإحباط والفشل الأكبر للترويكا، فسئموا من السياسة، واعتبروا انّ حلّ مشاكلهم لا يتم عن طريق العمل الحكومي.

في المرة الفارطة بلغت نسبة مقاطعة الانتخابات الـ48/ وفي هذه المرة ستبلغ الـ 60/. وإذا تدحرجت نسبة الإقبال إلى ما دون مستوى الـ 40 / فلن يكون الفائز فيها منتصرا أو جديرا بحكم البلاد.
– كيف تنظر إلى تحوّل تونس إلى أكبر الدول المصدّرة للإرهاب؟
* تصنّف تونس اليوم للأسف في مقدمة البلدان المصدّرة للإرهاب، وهذه وصمة عار بالنسبة للحكومات التي تعاقبت على إدارة البلاد منذ 14 جانفي 2011 إما تسهيلا أو تورطا أو تواطؤا مع عمليات تسفير المقاتلين إلى ليبيا ثم سوريا ثم العراق.
وأذكر أنّه في جانفي من سنة 2012 أصدر اتحاد العلماء المسلمين برئاسة القرضاوي فتوى تحث الشباب المسلم على التطوع للقتال في سوريا إلى جانب الثورة. ومثل هذه الفتاوى هي التي فسحت المجال لتدفق الإرهاب على سوريا من أجل تدميرها، وهو ما تمّ النجاح فيه تقريبا.
– ماذا أفرزت الثورة على الأصعدة الاقتصادية و الاجتماعية والأخلاقية ؟
* لو قمنا بجرد لما حدث في سنوات الثورة على المستويات الأخلاقية والاقتصادية والاجتماعية لقابلتنا أزمة عميقة وخطيرة على الصعيد العقدي جراء الطموحات اللامتناهية للحركات السياسية الإسلامية، ثم وصولها للحكم عن طريق التحالف مع المشروع الصهيوأمريكي والانخراط فيه بما ساهم في تدمير الدول العربية الإسلامية وتشتيت شعوبها والتفريط في السيادة الوطنية، وجميع هذا تحت شعار  » الله أكبر « .
– ولماذا تبدو متحاملا على أحزاب الإسلام السياسي ؟
* بداية أذكرك بأنّي دافعت عن الحركة الإسلامية التونسية كحركة وكأشخاص منذ سنة 1981 منذ إنشائها، وكنت لا أعرفهم إلا من خلال راشد الغنوشي. وبداية من سنة 1991 بدأت أتعرّف عليهم واكتشفت مع السنين أنّها حركة غير ديمقراطية وأنّ الإسلام عندها مطية للوصول إلى الحكم، وأنّها مستعدّة للتفريط في أوطانها من أجل بلوغها الحكم، وهذا ما نلمسه منذ حوالي الأربع سنوات.
وما هي ملابسات دفاعك عن أردوغان عندما كان مضطهدا في بلاده ؟
* أشير أولا أنّي دافعت عن التونسيين وغيرهم انطلاقا من المعهد التونسي للعلاقات الدولية بفرنسا، ومنهم أردوغان الذي شكّلت وفدا من 26 شخصية حقوقية عربية وأوربية في 18 ماي 1998، عندما كان ملاحقا من قبل القضاء التركي. وتجدر الملاحظة هنا أنّه عندما يقوم المرء بواجبه الإنساني فانه لا ينتظر جزاء و لا شكورا .

– ماذا تعني بمناداتك إلى تكريس ديمقراطية المواطنين في تونس ؟
* الديمقراطية الحقيقية هي ديمقراطية المواطنين والمجتمع المدني، بيد أنّنا اليوم نجد في تونس مسارا ديمقراطيا انتقاليا مبنيا على القوى الحزبية، ولذلك رأينا منذ بداية هذا المسار بعد جانفي 2011 سعيا إلى تفريغ المشهد السياسي من أطرافه الحقيقية، عبر طرح أسماء للرئاسة من غرف الإنعاش.
– في الأخير ما هو تصوّرك للمصالحة الوطنية في تونس ؟
* لم تشهد تونس حربا أهلية ولا صراعات دموية خلقت أحقادا أو ضغائن، باستثناء انقسام البلاد في فترة ما إلى باشية وحسينية، وحتى الصراع اليوسفي البورقيبي لم تكن له آثار عميقة. و لهذا لا أرى من داع للحديث عن المصالحة الوطنية حاليا. ويمكن ملاحظة قوى ردة وحقد وكراهية تحاول تغذية نزعات عرقية وعشائرية وجهوية خاصة عن طريق انتصاب محاكمة جيل الحركة الوطنية بأكمله من خلال العدالة « الانتقامية ».
والحلّ في ترك الأمور هكذا حتى تُحلّ المشاكل مع جيل آخر. والمصالحة الحقيقية يجب أن تتم بين الأشخاص في النفوس والقلوب، وشخصيا سامحت كل من أساء إلي و حتى بن علي الذي عذبني  » الله يسامحو « ، دبّروا لي مؤامرتين لاغتيالي، والشخص الذي أشرف على ذلك طلب مني السماح بعد أن اعترف لي بذلك وسامحته أمام الله وعباده. ..
سالم عبد العلي

12/09/2014

الدكتور أحمد المناعي ناشط حقوقي و سياسي (ترشح في الانتخابات التشريعية سنة 1989 و أول مترشح للانتخابات الرئاسية سنة 1994)، عارض بن علي من مواقع متقدمة بفرنسا، اختصّ

في الاستراتيجيات الاقتصادية، وهو يتحرك اليوم في المشهد العربي والدولي بوصفه رئيسا للمعهد التونسي للعلاقات الدولية بفرنسا أولا منذ 1998 و حاليا في تونس منذ2013

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