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Cinéma: Le film Omar de Hany Abu-Assad, un vrai chef d’oeuvre


Omar_-_drame_de_Hany_Abu-AssadVous connaissez Hany Abu-Assad ?

Le cinéaste de Paradise Now filme toutes les urgences (de se sauver, de résister, d’aimer, de vivre, de survivre) avec la nervosité propre aux meilleurs thrillers. Axé sur un cas de conscience inextricable et insolvable, Omar, magistralement filmé, décrit une ville dans laquelle les courses poursuites décuplent la tension permanente et historique et confère à l’ensemble l’allure du film de guerre. Époustouflant.

Franck Bortelle

Le cinéaste de Paradise Now filme toutes les urgences (de se sauver, de résister, d’aimer, de vivre, de survivre) avec la nervosité propre aux meilleurs thrillers. Axé sur un cas de conscience inextricable et insolvable, Omar, magistralement filmé, décrit une ville dans laquelle les courses poursuites décuplent la tension permanente et historique et confère à l’ensemble l’allure du film de guerre. Époustouflant.

Une ville de Cisjordanie. Le mur de la honte, ainsi que l’ont baptisé ses opposants. Omar, jeune palestinien, le franchit régulièrement pour y retrouver celle qu’il aime, Nadia et ses deux amis d’enfance, Tarek et Amjad. Les trois garçons, voulant créer leur propre réseau de résistance, s’arment mais leur première opération tourne mal. Omar se retrouve dans une geôle israélienne d’où il ne ressort qu’en échange d’une promesse : trahir les siens. Un dilemme doublé d’une traque commence pour lui.

La tension permanente que fait régner Hany Abu-Assad n’est pas sans rappeler celle de « Paradise Now » qui traitait un peu du même sujet. On retrouve cette même objectivité dans le propos, ce constat que sous-tend la situation historique et quotidienne de ces jeunes embarqués dans une spirale infernale. La nécessité de se taire dans « Paradise Now » (la soirée d’adieu avant d’aller commettre l’attentat suicide) est substituée ici par celle de ne pas parler car la parole tient lieu de trahison. Associée à cette traque constante du personnage principal, auquel Adam Bakri apporte une incroyable crédibilité, le propos vire au thriller pur. Les courses poursuites prennent ici, dans ce décor labyrinthique de rues étroites, une force nourrie par l’enjeu et l’état d’urgence, autrement plus prégnante que dans certaines productions US.

En contrepoint à cette nervosité, le cinéaste prend le temps de filmer ses personnages, leurs conflits intérieurs, leur quotidien. Au cours de cette terrible scène de contrôle d’identité quasiment en plan fixe ou, pire encore, celles de torture, le temps semble s’arrêter, se délier dans un suffocant réalisme. Ce réalisme quasi documentaire que l’on retrouve dans ces plans de panneaux publicitaires (pour une bonne literie, « plantez de l’espoir ») bien vains et illusoires mais témoignant de la double vitesse de tout le propos. La gestion parfaitement calibrée de ce film où ces idéalistes pas encore vraiment adultes se livrent à une lutte perdue d’avance, lui confère une force suggestive démentielle. On sort K.O de cette histoire qui puise avec autant d’acuité dans son ainée, celle avec un grand « H ». Un des plus beaux films de cette année 2013.

Franck Bortelle

http://www.artistikrezo.com/cinema/drame/omar-drame-de-hany-abu-assad.html/

À : Chris et Dine <chrisdine19@gmail.com>

Chers tous

 

Vous connaissez Hany Abu-Assad ?

 

C’est un Palestinien. Quand il était jeune il voulait être un combattant de la liberté mais comme il n’a pas pu (on le trouvait trop faible physiquement) il a fait du cinéma et il s’est battu avec les armes d’un réalisateur.

 

Vous avez (ou pas ?) vu le film Paradise Now, qui est un chef d’œuvre mais son dernier, Omar est peut être encore mieux. 

En tout cas, ça permet de passer un temps précieux en Palestine et en compagnie de ces personnages, joués par des acteurs impeccables (alors que débutants).

 

je ne peux pas vous raconter mais je peux vous dire que j’y étais hier soir et que j’ai déjà envie d’y retourner.

Aujourd’hui la séance était à 14H 30 et je n’y suis pas allé parce que je trouvais plus important d’écrire ce message pour vous signaler qu’un très grand film vient de sortir et vous inciter à le voir.

 

Mais.. je ne sais pas si tout le monde appréciera à la même mesure..  ça parle de la Palestine où la situation est de plus en plus invivable.. 

 

le pays continue à être la métaphore du reste du monde.. tout y est donc rassemblé, concentré, exacerbé. 

 

Tout ça pour dire que c’est une réalité à la fois dure et insoutenable mais qui permet de côtoyer ces gens obligés à la vivre. 

Et ces gens, peut-être à cause même de cette obligation, font preuve d’une qualité humaine admirable.

 

Le film est tellement bien fait, il transmet tellement de la réalité qu’il n’y a pas besoin de rajouter autre chose.. comme la musique, par exemple (d’ailleurs il me semble bien qu’il n’y en a pas.. dans tout le film.. même pour le générique).

On n’a pas l’impression d’être au cinéma mais en Palestine.

Et malgré toute la dureté de la situation, ça fait du bien. Allez savoir pourquoi !..

 

une hypothèse : parce que le monde ressemble de plus en plus à la Palestine mais nous tardons à ressembler aux Palestiniens ?.. 

 

Depuis des années je constate que l’occupation s’élargit.. et gagne toute la planète.. peu à peu.. d’une manière ou d’une autre.. des murs, des grilles, des codes, des caméras, etc. (sans parler des bombardements, assassinats ciblés, torture, exodes de réfugiés, etc, etc. dans bon nombre de pays). Des obstacles partout, qui ne sont pas tous aussi monstrueux que le « mur de la honte » construit par les israéliens, mais qui ont plus ou moins la même fonction. 

 

Hany Abu-Assad, le réalisateur a beaucoup insisté sur l’image de ce mur :

 

« C’est une image qui a aussi quelque chose d’universel, et je voulais que le film puisse aussi être apprécié au-delà du présent où il se situe. Il s’agit de raconter une histoire qui dure depuis des siècles et n’est pas terminée. Une situation de domination où toutes sortes de techniques de pouvoir sont à l’œuvre pour priver les gens de leur dignité. Pour leur faire comprendre qu’ils sont impuissants et que la seule chose qu’il leur est possible de faire, c’est d’obéir aux règles. »

 

 

pour finir, je voulais vous raconter une blague.. parce qu’il y en a plusieurs, dans le film, l’humour est toujours là, à fleur de peau… Mais à raconter une blague, j’aurais voulu raconter la meilleure.. mais c’est trop dommage parce que c’est en l’entendant au beau milieu du film qu’on se régale vraiment.. et puis. en fait.. c’est en arabe que c’est vraiment savoureux.. de la recopier ici en français, ça ne serait même pas vraiment marrant. 

 

je vous en raconte une autre qui n’est pas dans le film et que vous connaissez surement déjà. Juste au cas où, la voici :

 

c’est un paysan de Bethléhem qui va à Jérusalem pour vendre ses poulets (jej)

il arrive au check point, le soldat le contrôle, l’emmerde tant qu’il peut.. puis, comme tout est en règle, il lui demande : 

 – qu’est ce que tu leur donnes à manger à tes poulets ?

– Oh, des graines, du blé, tout ça..

– Ha non !.. il faut surtout pas leur donner du blé.. c’est de la salade qu’ils mangent

– Bon, bon.. d’accord, je leur donnerai de la salade.

 

et il finit par passer.   

il arrive au deuxième check point, pareil.. contrôles, emmerdes, tout.. puis, comme tout est en règle, le soldat lui demande : 

 – qu’est ce que tu leur donnes à manger à tes poulets ?

– Oh, surtout de la salade..

– Ha non !.. il faut surtout pas de salade !.. c’est du grain qu’il faut qu’ils mangent. Il faut élever les poulets au grain !

– Bon, bon.. d’accord, je leur donnerai du grain.

 

Il passe et continue son chemin 

Au troisième check point, même controle interminable. puis, comme tout est en règle, le soldat lui demande : 

 – qu’est ce que tu leur donnes à manger à tes poulets ?

– Oh, ben.. je leur donne un shekel à chacun et ils s’achètent ce qu’ils veulent.

 

la bise intifadiste

 

Chris

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