Un troisième attentat à la bombe a frappé Idleb lundi en milieu d’après-midi, faisant des blessés.L’engin a explosé dans le quartier de l’Université. Dans la matinée, deux premiers attentats visant des installations militaires avaient coûté la vie à plus d’une vingtaine de personnes selon l’OSDH, neuf selon les médias syriens,, qui parlent d’une centaine de blessés. Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a condamné ces « attentats à la bombe terroristes » qui ont frappé aussi Damas.
Par Louis Denghien, le 1 mai 2012
Ban Ki-moon condamne les attentats. Quand condamnera-t-il les terroristes ?
Par Louis Denghien, le 1 mai 2012
Un troisième attentat à la bombe a frappé Idleb lundi en milieu d’après-midi, faisant des blessés.L’engin a explosé dans le quartier de l’Université. Dans la matinée, deux premiers attentats visant des installations militaires avaient coûté la vie à plus d’une vingtaine de personnes selon l’OSDH, neuf selon les médias syriens,, qui parlent d’une centaine de blessés. Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a condamné ces « attentats à la bombe terroristes » qui ont frappé aussi Damas.
L’ONU bientôt obligée de regarder la réalité en face
Ban Ki-moon n’a évidemment pas mis en cause les auteurs de ces actes, ce qui l’aurait conduit à avouer qu’une partie au moins de l’opposition syrienne est dans une logique de violence, et sabote en pleine conscience le plan de paix. Et donc à décrocher de sa doxa, qui veut que ce soit le gouvernement syrien qui ne respecte pas les engagements du plan Annan. Bref, M. Ban Ki-moon doit être de plus en plus gêné aux entournures par la réalité de terrain. Dont ne peuvent que lui rendre compte les observateurs qu’il patronne : l’agence Sana a indiqué que les deux bérets bleus présents à Idleb se sont immédiatement rendus sur les lieux. L’OSDH prétend aussi que neuf membres d’une même famille ont péri sous les obus de mortier tirés par l’armée contre un village du gouvernorat d’Idleb. Et nous disons, nous, une fois de plus, que l’OSDH est une officine d’opposition radicale, basée à Londres, et d’ailleurs liée au gouvernement Cameron, qui impose ses bilans à l’ensemble des médias occidentaux et même à l’ONU, alors que ses sources de renseignement sont ouvertement militantes. Bref, neuf civils ont peut-être été tués, ce mardi dans ce village de la région d’Idleb, peut-être par des tirs de l’armée régulière. Si nous enfonçons à nouveau ce clou c’est que, commentant cette nouvelle, Reuters écrit gravement que ce bombardement « marque une nouvelle violation » de la trêve. Alors que l’agence ne semble pas considérer que les meurtres quotidiens de militaires, de policiers et de civils commis par les bandes armées ASL ou pseudo-ASL, sont des « violations » de cette trêve !
Pour en revenir au patron des Nations-Unies, et pour l’essentiel prête-nom des États-Unis, il n’a pas fini d’être gêné, tant les tueurs des bandes anti-gouvernementales continuent de donner libre-cours à leur rage meurtrière, au vingtième jour du cessez-le-feu. L’OSDH annonce que 12 soldats ont été tués ce mardi 1er mai dans des combats dans la province de Deir Ezzor. Et lundi, le général Chaker Tayjoune, un des cadres du ministère de l’Intérieur, a été tué par l’explosion d’un engin placé sous sa voiture, alors qu’il circulait à al-Adeleya, dans la grande banlieue sud de Damas. Tandis qu’un autre engin, placé sur la route reliant Qedssaya à ad Dimas (aux limites occidentales de Damas), a tué le lieutenant-colonel Hassan Jamil Ali.
Les obsèques de militaires et de policiers ne cessent d’ailleurs pas : lundi, outre le général Chaker Tayjoune, un sergent, cinq conscrits et deux policiers, tués dans la banlieue de Damas, à Alep et Idleb, ont été conduits à leur dernière demeure. Et ce mardi c’était au tour de neuf autres « martyrs« , un colonel, un lieutenant, un adjudant-chef, deux sergents-chefs, un sergent et deux soldats qui ont été portés en terre, parce que de soi disant démocrates et de vrais terroristes islamistes les ont tués à Lattaquié, Idleb, Hama et Soueidaa, plus souvent à coup de bombes et de balles dans le dos que dans le cadre d’affrontements. Notre décompte – approximatif, mais sans doute assez près de la réalité – des pertes militaires et policières recensées depuis une semaine par Sana donne un minimum de 75 victimes. Sans parler des victimes civiles.
Ces exactions imperturbablement perpétrées par les gangs longtemps ignorés ou maquillés en résistants par les politiques et les journalistes de France et d’Occident, il y aura de plus en plus d’yeux « autorisés » pour les voir : on en est à deux observateurs à Idleb, deux à Deraa, deux à Homs, deux à Hama, et 22 autres sont stationnés à Damas d’où ils rayonnent à travers le pays, selon les nouvelles qu’ils reçoivent. Si ces observateurs, recrutés dans des pays a priori réputés neutres, voire favorables à la Syrie, sont honnêtes – et il n’y a aucune raison, à ce stade, de penser qu’ils ne le sont pas – eh bien ils ne pourront faire autrement que dire ce qu’ils ont vu, et donc que les principaux responsables du drame syrien ne sont pas du côté régulièrement stigmatisé par BanKi-moon et ses amis occidentaux et arabo-wahhabites.